Après De l’or pour les chiens, premier long-métrage remarqué à la Semaine de la Critique du Festival du Film Francophone d'Angoulême 2020, Anna Cazenave Cambet est de retour avec l’adaptation libre du livre autobiographique de Constance Debré.

Du long de ces 2h14, dans un format intimiste et immersif, on ne quittera pas le personnage de Clémence porté intensément à l’écran par Vicky Krieps, lauréate du prix d’interprétation au festival du film de Sarlat 2025.

À travers ce film, il règne en maître la question du choix de vivre sa vie. Le choix, c’est celui de Clémence qui décide de quitter sa vie de femme mariée et son métier d’avocate ; pour une nouvelle vie : rencontrer des femmes et se consacrer à l’écriture.

Le rôle de mère n’est ici pas un choix mais un cri du cœur indélébile qui ne peut se taire...

Dans une recherche constante de naturalité, il est question de montrer avec force et sans retenu les états d’une mère et d’une femme vivant :

L’injustice

L’incompréhension

La bataille

Le déchirement

Le bouleversement

La résilience à travers l’endurance physique (la natation) et cérébrale (l’écriture)

Les rencontres éphémères qui réchauffent provisoirement le cœur

De manière intense et viscérale, on assiste ainsi au basculement d’une vie, qui précipite une jeune autre vie, et en font de cruels otages du temps qui passe.

La réalisatrice arrive dans un fin dosage à combiner la voix off de Clémence avec diverses ambiances sonores, qui insufflent des moments de respiration et de dynamisme. Par ailleurs, la venue du personnage de Monia Chokri apporte un doux voile d’optimiste, à rêver d’un quotidien moins difficile.

Dans un travail soigné de mise en scène, entre Paris et le Lot-et-Garonne (terre de cœur de la réalisatrice), on assiste au rapport de force sans arme égale, si ce n’est celui du cœur, l’amour intemporel d’une mère pour son enfant.

Cette intemporalité du cœur fait fasse au temps qui passe, précieux, unique, irréversible et surtout impuissant dans sa capacité à reconnecter les êtres.

Alicia_87
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Festival du film de Sarlat 2025

Créée

il y a 5 jours

Critique lue 17 fois

Alicia_87

Écrit par

Critique lue 17 fois

2

D'autres avis sur Love Me Tender

Love Me Tender

Love Me Tender

il y a 5 jours

Clémence s’en va-t-en guerre

Après De l’or pour les chiens, premier long-métrage remarqué à la Semaine de la Critique du Festival du Film Francophone d'Angoulême 2020, Anna Cazenave Cambet est de retour avec l’adaptation libre...

Love Me Tender

Love Me Tender

le 30 juin 2025

Son fils, sa bataille

Adapté librement du livre éponyme et autobiographique de Constance Debré, Love me Tender est une épreuve pour son héroïne à l'écran, une Vicky Krieps qui se livre corps et âme, dans le rôle...

Love Me Tender

Love Me Tender

le 5 nov. 2025

Père injuste, mère battante.

On avait découvert Anna Cazenave Cambet avec « De l’or pour les chiens » en 2020. Et on peut dire qu’on n’avait pas été du tout convaincu par cet essai. Un coming-age movie banal et peu abouti qui...

Du même critique

Compartiment n°6

Compartiment n°6

le 19 sept. 2021

Résilience polaire

C'est par un après-midi ensoleillé de septembre que l’édition 2021 du festival du cinéma américain de Deauville proposait de prendre place dans le Compartiment N°6 du train moscovite, en direction...

Désobéissance

Désobéissance

le 18 juin 2018

Liberté chérie

En adaptant librement le roman « La désobéissance », le réalisateur chilien Sebastián Lelio, nous offre dans son troisième film, le traitement des thèmes qui lui sont chers. Fortes,...

Titane

Titane

le 19 juil. 2021

Les cabossés

Cinq ans après la secousse Grave, Julia Ducournau est de retour avec son second long-métrage, Titane, sélectionné en compétition officielle du festival de Cannes 2021. Son premier long-métrage a...