Lovely Bones, premier film de Peter Jackson tourné aux Etats-Unis après y avoir été porté aux nues avec Le Seigneur des Anneaux et King-Kong, l'emmène vers l'au-delà avec une adaptation du roman éponyme d'Alice Sebold.


Lovely Bones est le onzième long-métrage de Peter Jackson et un véritable tournant dans sa carrière après les triomphes consécutifs de sa trilogie du Seigneur des Anneaux et de King Kong qui l'ont placé sur le toit du monde. Sortis de ces énormes projets que le metteur en scène néo-zélandais a rêvé, porté et chéri depuis le début de sa carrière, l'adaptation du roman d'Alice Sebold, dont il écrit le scénario avec sa compagne fait figure de véritable élan de modestie avec son sujet pourtant très lourd.


Paradis factice


Lovely Bones, c'est donc l'histoire d'une jeune fille assassinée qui observe sa famille et son meurtrier depuis l'au-delà. Porté par un casting hollywoodien, Peter Jackson semble quand à lui rapidement absent de son film, comme si son déracinement se trouvait visible à l'écran. Lovely Bones réussit pourtant brillamment plusieurs choses. On entre ainsi facilement dans des 70's fantasmés avec la superbe photo de fidèle acolyte du réalisateur depuis ses pérégrinations en Terre du Milieu, Andrew Lesnie. Ses personnages, tous merveilleusement campés jusqu'à en ressentir la tension permanente de la présence du meurtrier incarné par Stanley Tucci, offrent à Lovely Bones ses meilleurs moments.


C'est lorsqu'il veut toucher l'au-delà que Peter Jackson piétine avec des pieds de Hobbit vers une sensiblerie niaise qui fait sombrer son récit dans la maladresse et la facilité. Noyant son exploration de visuels kitshs frisant le mauvais goût, Lovely Bones s'embourbe alors vers le poème juvénile niais et caricatural en grossissant le trait de son exploration et de son histoire. L'ascension est alors bien trop lourde pour rester en l'air et le film sombre alors peu à peu vers une irrévocable déception.


Piétinant alors aussi bien dans ses deux récits, le film se conclut dans la paresse avec une facilité d'écriture pachydermique. Une déception qui fait mal au cœur tant le projet de Peter Jackson semblait sincère, ayant reçu l'aval de l'auteur du roman d'origine en personne. Peter, reste avec nous sur terre, même au Milieu, ce sera très bien.

QuentinBombarde
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de Peter Jackson

Créée

le 14 août 2020

Critique lue 63 fois

1 j'aime

QuentinBombarde

Écrit par

Critique lue 63 fois

1

D'autres avis sur Lovely Bones

Lovely Bones
cloneweb
5

Critique de Lovely Bones par cloneweb

Soyons franc dès le début : Lovely Bones est une déception. Et pourtant le nouveau film de Peter Jackson avait tout pour nous séduire : une histoire intéressante, quelques grands noms au générique...

le 18 mars 2010

36 j'aime

2

Lovely Bones
Unefillegeniale
8

Here I am...

Je suis un peu partagée, en ce qui concerne Lovely Bones. D'un côté, j'ai envie de dire que c'est un chef d'œuvre, dans le sens où ce film déborde de poésie et d'émotion, et ne trouve son semblable...

le 7 mars 2011

25 j'aime

4

Lovely Bones
SUNSELESS
6

Un film porté sur l'esthétique et l'émotion.

Lovely Bones, c'est l'histoire d'une fille de 14 ans, Suzie, qui fut assassinée et qui demeure désormais dans les limbes, d'où elle observe le monde des vivants. La mise en scène est particulièrement...

le 20 janv. 2011

23 j'aime

3

Du même critique

Jusqu'à l'aube
QuentinBombarde
3

Jusqu'à la loose

Jusqu'à l'aube aurait pu être un concept plutôt sympathique. Des épisodes de 20 minutes dans lesquels un trio d'humoristes est lâché une nuit jusqu'aux premières lueurs du jour dans un lieu soi...

le 11 janv. 2020

25 j'aime

3

Hippocrate
QuentinBombarde
7

Urgence de l'instant

Après avoir sur plusieurs longs métrages traité le thème médical dans toutes ses largeurs, l'ex médecin généraliste Thomas Lilti enfonce le clou (ou la seringue) avec la série Hippocrate qui suit...

le 28 nov. 2018

22 j'aime

1

Énorme
QuentinBombarde
7

La Femme en Sainte

Énorme c'est également la place qu'occupe Jonathan Cohen en cette rentrée particulière. Présent cet été dans Terrible Jungle, et à l'affiche d'une série Netflix et Canal +, l'acteur est omniprésent,...

le 4 sept. 2020

18 j'aime

1