Tragédies et Camorra à Naples au début du XXème siècle....

Nicola (Franco Nero) sort de prison. Il rêve de devenir avocat mais doit gagner sa vie grâce au jeu. Nicola devient ami avec Don Gaetano (Fabio Testi), le parrain du quartier qui le fait entrer dans la Camorra. Lucia, la maitresse Don Gaetano réprouve les méthodes violentes de cette organisation criminelle.

Lucia et les gouapes (I guappi) est un thriller dramatique italien de Pasquale Squitieri (Tueurs à gages- Camorra 1972) de 1974.

Porté par un trio d'acteurs brillant, le film raconte la tragique histoire de Naples, ville sous la coupe de la Camorra, au travers du parcours croisé de 3 personnages portés par le sens de l'honneur, la quête de la vérité ou la justice sociale, ce dernier thème ayant toujours été très cher au réalisateur italien, orienté à gauche comme nombre de ses collègues réalisateurs de l'époque, a pourtant tourné essentiellement des poliziottesco et des westerns spaghettis. A l'origine, tout oppose Nicola (Franco Nero), ancien délinquant, surnommé casquette rouge, en quête de réhabilitation et habité par une saine ambition et Don Gaetano (Fabio Testi), camorriste très macho. Au milieu se dresse, la maitresse de Don Gaetano, Lucia interprété par une magnifique Claudia Cardinale, une ex prostituée au grand coeur, au parcours "cabossé" .

Se débattant entre les rivaux, les flics pourris, tel qu'Aiossa, ex camorriste (Raymond Pellegrin) et la Camorra qui, dans le doute fait le ménage sans faire de détails, Lucia et les gouapes évolue inexorablement vers une tragédie aussi incontournable que définitive en dépit, ou plutôt à cause des liens qui se sont noués entre les 3 personnages principaux. Porté par un déterminisme tragique , Lucia et les gouapes est un film sombre qui laisse un goût amer, particulièrement lors de sa chute, qui démontre que le système est de toute façon injuste mais surtout plus fort que les hommes de bonne volonté parce qu'il considère l'amour comme une faiblesse dans un monde où la vie ne compte pas ... Il transforme ses exécutants en tueurs sans coeur, sans mémoire et sans états d'âme qui finalement ne méritent que de l'indifférence, sauf à considérer que certaines causes sont plus grandes que nous, ce qui était certainement la vision des choses du réalisateur engagé qu'était Squitieri.... pas vraiment la mienne...

Ma note: 7/10