Lucy
4.7
Lucy

Film de Luc Besson (2014)

Qu'est ce qui peut bien pousser une cinéphile à s'infliger avec régularité le dernier Luc Besson. Après réflexion, je répondrai l'espoir. Oui l'espoir de redécouvrir un cinéaste qui a su à une époque faire de bons films. Mais une fois encore, le résultat projeté est d'une bétise abyssale et je me promets, sachant que je ne tendrai pas cette promesse, que c'était mon ultime Besson.

Lucy est une paumée qui va muter en fourre-tout marvelo-comique après avoir absorbé une drogue synthétique trop badass. Elle va alors exploiter par paliers succesifs des zones inactives de son cerveau pour découvrir le vrai potentiel humain une fois arrivée à 100%.

Besson au scénario est plus catastrophique que jamais. Ses envolées didactiques sont risibles, hors de propos et installent immédiatement une gène. J'avoue, j'ai honte pour lui. Ses démonstrations sont tellement maladroites, ses arguments si puérils, le montage parallèle avec les animaux, l'egrenage du pourcentage de cerveau utilisé, les capacités surhumaines de Lucy (ridicules ou plagiées), tout contribue à faire du film une oeuvre pathétique, génante pour son créateur qui est rappelons-le un homme adulte, sensible et surement mature.

Pauvres acteurs, je vous ai en pitié. Je ne sais pas si le cachet touché suffit à nettoyer la honte et la détérioration de de votre image. Scarlett, tout le long du film je t'ai vu perdue, cherchant du regard un semblant de personnage ou d'histoire auquel te raccrocher. Lors d'une chute libre, on bat des bras pour se stabiliser, toi, tu bats des cils. Morgan, toi pourtant si charismatique, tu es là à réciter un texte la larme à l'oeil, atteré par les propos que tu débites. Il n'y a que Jean Reno qui a réussit l'exploit de tourner plusieurs film avec Besson. Pour ça il mérite un César.


Que dire de cette conclusion débiloïde ou Besson atteint le paroxysme du crétin. Fusillade gratuite, pseudo théories fumeuses, le film s'enfonce dans un premier degré presque malsain tant Besson veut nous convaincre. Au final, Lucy attteint les 100% et chie une clé usb. Tout ça pour ça.

Lorsque arrive la fin, le film est tellement dénué d'humour et de second degré, qu'on cherche le message, la morale, la vision de l'auteur. C'est assez simple. La tendance de l'humanité pour les millénaires à venir avec une utilisation plus poussée de notre cervelle : violence gratuite, aucun respect pour la vie humaine, rejet des sentiments et numérisation de l'esprit. Il me semble qu'on a déjà pris de l'avance...

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le 1 déc. 2014

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Alyson Jensen

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