Lullaby
6.7
Lullaby

Film de Benoît Philippon (2010)

Berceuse pour un chiffre indéfinissable. Photographie d'un élément instable.

Bienvenue dans un monde à part, où les paroles se font en noires et blanches. Où les obstacles deviennent des atouts de séduction. Voici le premier film de Benoît Philippon, qui nous offre un film mélodieux dans un romantisme lyrique.
J'ai lu une critique où l'on comparaît ce film à "Blueberry Nights", je suis pas tout à fait d'accord, certes c'est la narration d'un bref moment dans la vie de personne que nous ne connaissons pas, mais c'est beaucoup plus mélodieux, plus entraînant que Blueberry, plus romanesque, les personnages sont plus touchants car plus présent, plus vivant.

Nous avons ce jazzman, mélomane en deuil, à la philosophie de vie si entraînante. Tourmenté par la mort d'un personnage qui est entré dans sa vie presque par hasard. Qui lui a donné de la joie de vivre, comme il le dit dans son blues au début. Il veut être triste mais n'y arrive pas depuis qu'elle est là. Puis elle disparaît, on ne sait comment, et on voudrait savoir, mais seule notre imagination pourra trouver réponse.

Ensuite, cet ouragan, mystère tant mathématique que psychologique. qui se réfugie dans une salle de bain pour échapper à un homme que nous ne reverrons plus, et qui avait l'air bien niais. Pi, qui a un caractère si particulier refuse le contact visuel, préférant rester sous la protection d'une porte. Jeune femme perdue, hésitante et fragile. Tel la petite fille qu'elle n'a jamais eu l'occasion d'être elle est apeurée devant cette inconnue qui se présente devant elle.

Puis nous avons une communauté noire, emportée par un jeune bluesy rappeur. En manque de confiance, qui entre dans la vie de Sam comme le vent, par la fenêtre, qui a pour rôle de le porter vers de nouveaux horizons, de le remuer. Et à Sam de lui donner de la confiance, des conseils. Et ces deux amoureux de musique échangent pour tirer le meilleur profit de leur rencontre.

Lullaby est un film qui fait entrer deux monde en collision, celui du mouvement avec Sam, ses musiques sont éphémères, sa maison reste ouverte à n'importe qui, les notes qu'il joue sur son piano s'envolent dans les airs, tandis qu'en face, il y a le monde de Pi, figé, dans ses photos, les morceaux de bobine qu'elle découpe, ou encore les mots qu'elle écrit sur ses murs. Avec deux éléments perturbateurs que sont le maître d'hôtel et le jeune squatteur. Chacuns à sa manière arrive à faire avancer les personnages l'un vers l'autre, et sont les éléments qui les séparent ou les réconcilient.

C'est un film touchant, qui m'a parfois donné l'impression d'être niais, puis de m'en foutre royalement, devant sa poésie. C'est un film que je vais conseiller, que je n'hésite pas à sur-noter, car il le mérite vraiment, certes, il y a des petits défauts, mais je les passe sous le tapis du premier film. Et je dis vivement le prochain.
Barmad

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