Lurker est le premier long-métrage de Alex Russell. Matthew, surnommé “Matty”, est vendeur dans un magasin de vêtement lorsqu’il rencontre Oliver une star montante de la musique. En prétendant ne pas être un fan, il arrive à sympathiser avec le musicien qui l'invite à son concert. Le jeune se greffe alors au groupe qui entoure la star et commence à prendre de plus en plus de place.
Ce film est subtil pour illustrer l’entourage d’une personnalité et la hiérarchisation autour d’une personne. Matthew essaie tout au long de s’intégrer quitte à passer pour quelqu’un de ridicule ou faire du mal aux autres. Plus le film avance, plus le film se transforme en un Le Talentueux Mr Ripley où un outsider s’introduit dans un milieu clos qui ne devrait pas lui être accessible. Lurker se veut malaisant et oppressant. On retrouve la même ambiance que Saltburn (pourtant le scénario de Lurker a été écrit bien avant). Axel Russell arrive rapidement à nous faire passer de l’empathie au rejet pour les personnages.
Le film veut traiter de beaucoup trop de sujets: l’obsession, l’industrie de la musique, le documentaire, le fanatisme, l’intégration dans un groupe social, la manipulation et le pouvoir. Aussi, le changement de comportement du personnage principal est un peu trop brutal et soudain, on ne sait pas quand le déclic a eu lieu et pourquoi Oliver se laisse faire au début, l’intrigue aurait gagné à être un peu plus lente.
La direction d'acteurs pour un premier film est plutôt bonne. Peut-être a-t-il laissé son casting faire de l'improvisation. En tout cas, leur jeu est authentique. Le réalisateur témoigne aussi d'une bonne connaissance musicale et j'aurai aimé voir plus de sa vision artistique dans les clips car cet aspect arrive un peu tard dans la narration. Axel Russell montre aussi une bonne connaissance du milieu de la célébrité moderne et notamment de la popularité des individus gravitant autour des stars.