MASH possède une construction fort intéressante quand on ne sait pas du tout à quoi s'attendre. Au départ on se demande si on doit rire, si l'on n'a pas « cru entendre » un truc marrant. En effet, le début enchaîne des sortes de « mirages comiques ». C'est assez difficile à expliquer comme sensation mais extrêmement agréable à vivre. Le contexte du film de guerre est à la base de ce sentiment car d'habitude, outre les parodies, on ne plaisante pas avec la guerre. Surtout chez les Américains.
Alors quand cette bande de chirurgiens excentriques et libidineux débarque sur un camp militaire en Corée, on a envie de se pincer.
Le tout est très irrévérencieux et enchaîne humour subtilement caché (le haut parleur, absolument jouissif) et les gros gags lourdingues (scène de la douche, faux suicide). J'ai particulièrement apprécié la petite aparté de nos deux héros au Japon, entre Golf et bordel. Surtout parce que j'aime beaucoup Elliot Gould et que Donald Sutherland n'est pas en reste.
En un mot ce film est surprenant car il cache un caractère « ovniique » derrière un montage et une réalisation des plus classiques. Il est construit de telle façon qu'on remarque une montée en puissance dans le n'importe quoi, avec pour point culminant la partie de football qui détonne par rapport au reste tout en s'intégrant parfaitement. Il y a donc une alchimie parfaite dans MASH entre sérieux et loufoquerie.
Et bien sûr, il se clôt sur l'un des meilleurs génériques qui soient en enfonçant un peu plus le clou d'objet culte.