Aujourd'hui culte, M*A*S*H* raconte l'histoire d'une équipe médicale stationnée à quelques kilomètres du front durant la guerre de Corée. Le film est devenu culte et est un des premiers à aborder le thème de la guerre sous un angle aussi décallé.
Cependant, ce film me pose un problème majeur: les personnages principaux sont... et ben... c'est des connards quoi en fait. Sexistes, racites, homophobes et j'en passe, les deux chirugriens de l'unité ne sont absolument pas attachants. Durant toute l'oeuvre, j'ai attendu que quelque chose de négatif leur arrive, en vain.
Alors comprenons nous bien, je n'ai rien contre le fait de faire des personnages principaux des héros à la morale questionnable et de faire émerger un sentiment d'empathie envers eux afin de les questionner. C'est d'ailleurs une des caractéristiques de la modernité au cinéma, mais en général, les personnages auxquels on s'est attachés, subissent les conséquences de leur mode de vie. Comparons ce film à Butch Cassidy & the Sundance Kid par exemple, sorti un an plus tôt. Le duo Newman/Redford est attachant: bien qu'ils s'agisse de bandits, ils sont drôles, solidaires et on souhaite leur réussit. Mais leur vie de cavale finit par avoir raison d'eux.
Dans M*A*S*H*, l'humour est souvent celui de l'humiliation des autres, avec en tête de liste "Hot Lips", l'infirmière qui par magie se transforme en cheerleader écervelée juste après avoir été poussée aux larmes par l'ensemble de sa troupe, qu'elle haïssait. Le film veut visiblement créer un décallage entre la légerté de son traitement, de sa forme classique, et la gravité de ce qu'il montre, mais très honnêtement, le message qu'il cherche à transmettre m'est resté complètement flou.
Enfin, dans un film où l'humour devait servit de support au message, j'ai justement trouvé M*A*S*H* peu drôle. Plus grave encore, alors qu'il dénonce (je suppose) le sexisme et le racisme par exemple, les gags sont sexistes et racistes eux-mêmes. Le film repose donc sur son objet de dénonciation pour nous faire rire...
Bien sûr je ne crois pas que le réalisateur du film soit un gros beauf qui a pris plaisir à montrer une femme humiliée et exposée nue à la vue de tous ses collègues, et le film a su convaincre la majorité de ses spectateurs, mais très honnêtement, je peine à comprendre pourquoi. Peut-être est-ce son contexte de parution et sa thématique qui justifient cet engouement. Peut-être aussi que le recul m'aidera à porter un jugement différent sur l'oeuvre, je l'espère vraiment.