Ma geisha
5.6
Ma geisha

Film de Jack Cardiff (1962)

Une comédie avec Yves Montand et Shirley MacLaine intitulée « My Geisha » ? Voilà qui surprend, mais pourquoi pas. Voyons ce que cela vaut.
Yves Montand incarne un réalisateur français installé à Hollywood, qui rêve de filmer une adaptation de Madame Butterfly. Mais sans sa femme, interprétée par Shirley MacLaine, qui tient habituellement le rôle principal de tous ses long-métrages ; pour l’occasion, il souhaite privilégier une authentique Japonaise. Qu’à cela ne tienne, elle décide de se déguiser pour se faire engager, avec la complicité du producteur, trop heureux de pouvoir ajouter une vedette au générique.

Le piège pour un film occidental se déroulant au Japon serait de tomber dans la carte postale. Mais My Geisha contourne habilement le problème en mettant en scène un Français passionné par une vision archaïque et dépassée du Japon, mais qui ne trouve pas dans la Tokyo moderne le dépaysement qu’il est venu y chercher ; à tel point qu’il finit par choisir comme actrice principale une geisha d’opérette – enfin d’opéra, puisque nous parlons de Madame Butterfly – jouée par une Américaine qui possède finalement une vision du Japon aussi décalée que la sienne.
Ce décalage va aussi justifier de tourner son adaptation dans des hauts lieux du tourisme local, à Kyoto et Miyajima.

Si ce n’est son cadre « exotique », My Geisha est une comédie relativement convenue, basée sur l’incapacité de Montand à reconnaitre sa femme lorsqu’elle se grime en geisha, et sur les trésors d’imagination nécessaire pour que personne ne découvre la supercherie.
Shirley MacLaine et lui forment un duo efficace à l’écran, à la fois touchant et drôle. Le scénario possède une profondeur presque inattendue, presque dramatique, lorsqu’elle découvre les raisons profondes derrière le choix de son mari de ne pas la choisir comme actrice principale.
Là où nous sentons que ce film date, c’est dans une morale qui serait difficilement envisageable aujourd’hui, voulant que la femme doit s’effacer derrière son époux. A ce titre, le personnage incarné par Montand peut apparaitre comme un connard passéiste.

Il y a deux films dans My Geisha : celui que nous voyons, et celui tourné par les protagonistes. Ce-dernier nous permet de bénéficier de décors naturels magnifiques et d’un voyage touristique au coeur du Japon ; par contre, les quelques extraits qui nous sont proposé tendent à prouver que Shirley MacLaine est une mauvaise comédienne dramatique, tant son interprétation parait ridicule…
Nous noterons aussi que Montand n’est pas très physionomiste, car malgré la perruque, le maquillage, les lentilles, et les accessoires pour brider les yeux, l’actrice se reconnait aisément.
Malgré ces quelques défauts, une longueur imposante pour ce genre de film (presque 2 heures), il s’agit d’une comédie divertissante, un peu désuète, servie par une Shirley MacLaine dynamique au possible. Pas un immanquable, mais cela reste plus qu’honnête.

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le 31 mai 2013

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Ninesisters

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