Cher Xavier,


Tout comme vous avez écrit une lettre à destination du grand Leonardo Dicaprio à vos onze ans, sans que celui-ci ne vous ait jamais répondu, tout comme votre jeune héros (ou plus probablement alter-ego) a entretenu, lui, une longue et secrète correspondance dont vous avez probablement rêvé des jours et des nuits avec John F. Donovan, à mon tour de vous écrire sous forme de lettre, ouverte. Il y a quelques soirs de cela, comme ce fut également le cas deux ans et demi auparavant (comment avons-nous pu résister à cette si longue torture cinématographique ?) pour découvrir Juste la fin du monde, je me rendais donc à l’avant-première mondiale (pour le grand public) de votre dernier film : même jour de semaine (jeudi), même horaire (20h45), même lieu (Mk2 Bibliothèque). Devais-je y voir un heureux présage ? Plutôt une simple superstition. À y réfléchir pourtant, je fus bouleversé par Mommy dans de semblables conditions journalières et horaires, à une différence de lieu près. Je me rappelle encore à quel point je sortis hagard de la salle 1, et combien je le resterai trois jours durant, comme si peu de films me possédèrent de la sorte auparavant. Je me souviens encore de cette splendide et terrible scène finale de votre brillante adaptation de Jean-Luc Lagarce, pourtant injustement conspuée par certains pour des raisons qui m’échappent encore après lecture de la pièce de cet immense auteur, de Dragosta din tei surgissant innocemment d’un poste de radio dans la cuisine de la maison familiale, puis nous embarquant dans une vaste prairie où semblaient courir innocemment deux enfants, en réalité deux frères plus tard déchirés : terrible image, une fois de plus, de la nostalgie qui s’emparait d’un héros en proie à sa mort prochaine. Oui, Xavier Dolan, je me vous dois énormément de mes plus belles émotions cinématographiques, et je ne peux que vous en remercier infiniment, quand bien même l’infini ne suffirait pas à combler la redevance que je vous dois. Vous êtes, à mes yeux, un magicien : à ceux qui perçoivent votre cinéma comme arrogant et prétentieux, je vois plutôt celui d’un artiste, profond, lyrique, aérien, sauvage, à fleur de peau.



Le Jour J



Retour jeudi 28 février. Après plusieurs et lumineux beaux jours qui enveloppèrent Paris de ses précoces habits printaniers, je me trouvais donc sur le parvis de la Bibliothèque Nationale de France en ce dernier soir du mois de février 2019. Vêtu d’une épaisse veste en jean doublée dénichée chez Gap à Camden, Londres, je subissais les affres du vent glacial qui exposait cette vaste esplanade couverte de quelques food-trucks et, surtout, de cinéphiles dans l’attente de leur séance. Ils étaient nombreux ce soir-là. De quoi remplir les trois plus grandes salles du complexe sans guère de difficulté. Un tapis fut pour l’occasion dressé à l’entrée, ainsi qu’une aire de photo-call, autour desquels attendaient de nombreux fans, espérant une dédicace de l’immense Susan Sarandon sur une affiche ou une photo du splendide Thelma et Louise de Ridley Scott, un selfie avec la star Kit Harrington, le héros de la tout aussi vénérée Game of Thrones - que nous ne sommes probablement que deux et demi à ne jamais avoir regardé sur cette Terre (et pourtant je réussis à en connaître quasi toute le distribution) – et – surtout – vous-même, adulé d’une génération entière de cinéphiles qui a grandi avec vous, votre cinéma et des références culturelles semblables. Alors que nous nous questionnons quant à la pertinence de vous attendre sur le dit parvis – et pourtant, ce n’est pas l’envie qui nous manquait ! -, nous nous décidions finalement à rentrer dans nos salles respectives, estimant que la probabilité ne serait-ce que de vous apercevoir, ne parlons même pas de la dédicace que je rêvais secrètement de voir posée sur mon dernier Télérama, était famélique. Direction la salle A. Déjà quasi pleine, pour moitié réservée à ces fameux invités aussi inconnus au bataillon que nous, je parvenais pourtant à me frayer un chemin, direction le huitième ou dixième rang, complètement sur le côté, l’essentiel reposant de toute façon sur le simple fait de profiter quelques instants brefs, mais intenses, de vous comme les 583 autres spectateurs de la salle.


Trente minutes après l’horaire indiqué, vint enfin le moment de grâce. Vos acteurs et vous-mêmes vous trouviez à quelques mètres de moi. Acclamé par la foule, ému de vous retrouver face à elle impatiente, vous vous empariez d’une lettre écrite à notre destination, dans laquelle vous vous expliquiez brièvement sur le difficile accouchement de ce film, au gré de multiples remontages qui vous empêchèrent notamment de retrouver votre place d’habitué sur la Croisette (était-ce vraiment là la seule raison ?), révélant avoir réalisé à votre sens le meilleur film possible. Vous nous quittiez sur ces mots, direction les deux autres salles restantes. La nôtre s’éteignit alors. Sur l’écran apparurent alors les logos du distributeur et de votre société de production, Sons of Manuel, du prénom de votre père. Des cris de joie se firent entendre. Des larmes d’émotion devaient sans doute être contenues. Et pendant ce temps battait mon palpitant, impatient de découvrir sur l’écran votre dernier bijou. Deux heures et trois minutes plus tard, les lumières se rallumaient. Des applaudissements et quelques onomatopées de satisfaction (cri de ralliement des groupies), certes, mais surtout un silence, non de ceux qui suivent un choc ou un coup de poing vous laissant sur le carreau de sorte à ce que vous vous retrouviez sans mots, non, mais plutôt de ceux qui donnent à voir un étrange malaise, à peine perceptible, comme s’il n’était pas complètement assumé. Je quittais la salle A et descendais les escaliers qui me séparaient de l’entrée, me retrouvais sur le parvis, attendant mon amie assise pour sa part en salle B. J’allumais une cigarette et déambulais alors au milieu de la foule, histoire de prendre le pouls de ces cinéphiles probablement amoureux, comme moi, de votre cinéma. Je dois vous l’avouer, cher Xavier, j’avais besoin d’être rassuré.



L'attente déçue



J’avais besoin d’être rassuré car, pour la première fois, en sortant de la salle pour l’un de vos films, je ne fus pas pris dans cet irrésistible tourbillon de magie et d’émotions qui systématiquement, m’attirait dans son filet et me retenait si j’osais lui opposer une maigre résistance. Je quittais John F. Donovan sans guère d’émotions, moi qui fut bouleversé à jamais par Mommy, remué par Juste la fin du monde, ébloui par Les amours imaginaires, ou encore frappé par la justesse et l’insolence de J’ai tué ma mère. Ce n’est pas que je n’ai pas aimé votre film, non, car je l’ai aimé, oui. Mais ce fut loin d’être le choc que j’attends toujours à la découverte de vos films. Des jours, des mois, des années durant, je l’ai attendu. Attendu, attendu et attendu. Je savourais votre César du meilleur réalisateur par un hurlement de joie dans mon appartement parisien. J’attendais avec délectation des nouvelles du tournage de cette première aventure américaine, de cette œuvre qui s’annonçait comme celle de la maturité, vous l’éternel jeune insolent en rupture ouverte avec les conventions et les lieux communs. Jour après jour, comme des centaines de milliers de cinéphiles à travers la planète, je goûtais le plaisir des nouvelles sur votre tournage, de ce casting qui n’avait de cesse de s’étoffer, des grands noms qui allaient s’aligner sur l’affiche comme le fit le fabuleux casting français du Lagarce, j’apprenais avec joie la présence de Natalie Portman, Susan Sarandon, Jessica Chastain au casting. Au fil des publications Instagram, je tentais de reconstituer le puzzle à travers les indices que vous disséminiez sur le chemin de vos admirateurs et j’en découvrais avec joie le synopsis. Nous qui étions habitués à se ruer dans les salles obscures tous les deux ans en moyenne pour savourer le dernier Dolan (Tom à la ferme et Mommy, sortis à quelques mois d’écart, firent exception à la règle), vous nous aviez pourtant prévenu que cela risquait d’être plus long, à l’instar de la version finale du scénario. Pour autant, l’espoir de vous voir monter à nouveau le mythique tapis rouge de Cannes n’était guère vain, connaissant d’autant plus l’appétence de son sélectionneur pour les habitués. Rendez-vous était pris pour 2018. Du bois sortaient les premières rumeurs, puis les pronostics les plus sérieux, prétendument les mieux renseignés, vous glissant systématiquement dans la liste des appelés, sans surprise. Sauf que pour une fois, de surprise il fut question, et grandement.


Non seulement Thierry Frémaux nous offrit une sélection surprenante mêlant beaucoup de nouveaux venus à peu de grands noms, ces derniers ayant préféré pour beaucoup attendre la Mostra de Venise (que dire, la Croisette n’a guère provoqué l’émoustillement l’année dernière) et fuir les foudres de la presse cannoise pourtant subtilement évitées par le nouveau règlement, mais il nous annonçait aussi que, malgré sa volonté initiale de présenter votre film au Festival de Cannes, ce dernier n’y figurerait pas en raison d’un nouveau montage. Frustration. Et stupeur. Alors même que certaines langues de vipère (et elles sont nombreuses dans le microcosme cinématographique) affirmaient avec certitude que vous refuseriez les honneurs cannois cette année par orgueil, faute d’un accueil décent pour Juste la fin du monde, et vous commettriez en retour votre première infidélité à ce festival qui vous a fait découvrir aux yeux du monde entier, en passant dans le camp vénitien. Bullshit, m’évertuai-je à penser. Hélas non, sauf que n’en déplaise à ces prêcheurs de bonnes nouvelles, ce fut pour des questions artistiques. Rendez-vous à Venise, soit, vous aviez déjà fait le voyage pour « Tom à la ferme », et puis, soyons honnêtes, ça a quand même sacrément de la gueule pour un génie de votre trempe. Annonce de la sélection. Espoir déçu. Venise, ce ne sera pas pour cette année, en dépit de la place légitime que vous auriez occupé dans cette sélection cinq étoiles. Mais le salut vient souvent quand il se fait le moins attendre, et ce serait donc sur vos terres, ou presque, puisque dans leur versant anglophone, que vous délivreriez notre insoutenable attente, à Toronto précisément. Amen.


Septembre 2018. Première mondiale de Ma vie avec John F. Donovan. La première américaine du prodige du cinéma mondial. La planète cinéma retient son souffle, tout comme nous l’avons retenu en ce jeudi soir d’hiver. Cross the fingers, me disais-je, impatient d’avoir les premiers retours de ces spectateurs chanceux, et espérant surtout que l’accueil vous serait plus favorable qu’à Cannes en 2016, ce que je n’ai toujours pas digéré. Actualisation de la page Google actualités. Premiers retours négatifs et frileux. Merde. Une fois de plus, ces innombrables jaloux de votre réussite et de votre talent ont décidé de vous tailler en pièces avec le pic à glace de Sharon Stone. Soit. Cheveux et écharpe dans le vent, en majesté, I will fight et, empoignant mon épée de conquérant, je vous défendrai becs et ongles contre vents et marées et aimerai votre film autant que les précédents, si ce n’est plus, car chacun est un chef d’œuvre. Et quitte à attendre, j’attendrai, j’attendrai longtemps s’il le faut. Hors de question de regarder le premier trailer ou la bande-annonce. Non, j’attendrai le 28 février au soir, boycottant Madame Arthur chante Céline Dion au Divan du monde, pour que la surprise soit intacte et la découverte plus belle encore. C’était sans compter sur la perverse malice de la maison Mk2 qui, lors de l’avant-première de Grâce à Dieu de François Ozon, commis le crime suprême de diffuser cette bande-annonce. Que faire alors, de cette énergie que je perds ? Damn. Trois solutions : je fuis la salle en courant quitte à me casser la gueule sur les nombreuses marches de la salle B, je ferme les yeux et bouche mes oreilles, je regarde. Rien de tel que la troisième option pour éviter le ridicule et, surtout, céder à la tentation. Deux minutes quarante-sept secondes plus tard, je fus envahi par la honte lorsque des doutes s’emparèrent de moi, quand bien même le temps fut trop court pour être en capacité de me forger un avis. Je m’inquiétais alors : et si les critiques, aussi démesurément féroces et violentes furent-elles, n’avaient pas complètement tort ? J’avançais donc, anxieux et impatient, sur le parvis de la BNF, puis en sortis, deux heures et quelque plus tard.



You're alone



Certes, j’ai aimé John F. Donovan, cher Xavier, comme l’on aime un bon film de cinéma. Vous livrez une nouvelle déclaration d’amour au cinéma, dans laquelle votre alter ego âgé de vingt ans de moins livre une admiration sans bornes à une jeune star montante de la télévision, jusqu’à entretenir une correspondance secrète avec lui finalement révélée aux yeux du monde entier et suscitera la polémique. Vous y abordez et y développez des thématiques qui constituent le fil rouge de votre oeuvre, habilement entremêlées avec votre vie. La relation mère-fils est ainsi omniprésente depuis J’ai tué ma mère, qui mettait en scène un lycéen en relation conflictuelle avec sa mère, à Juste la fin du monde, où le héros effectuait un retour au désert après des années d’absence dans une famille déchirée et populaire qu’il n’assumait pas, en passant bien évidemment par Mommy, mère courage qui se battait pour son turbulent fils atteint de troubles du comportement, en passant par les mères plus distantes des Amours imaginaires et de Laurence Anyways. Pour ne rien changer, la relation est une fois de plus conflictuelle : le jeune héros est un acteur né et assumé, le plus souvent incompris, maltraité à l’école sous le regard impuissant de la professeure de littérature qui a pourtant saisi le rare potentiel du petit. La mère, ni fantasque ni particulièrement fantaisiste comparé à vos autres héroïnes maternelles, d’abord amusée de l’admiration dévorante qu’a son fils pour John F. Donovan, se révèlera vite inquiète de l’emprise de cette passion, puis exprimera une réticence ferme quant aux projets de carrière de son fils devant les proportions démesurées que prennent sa correspondance jusqu’alors méconnue avec l’acteur. Ayant renoncé à ses propres rêves d’actrice et fui les Etats-Unis pour Londres, elle essuie les violents reproches et les attaques de son fils qui n’a de cesse de lui reprocher d’être une ratée qui fait payer à son fils son manque d’ambition et ses propres frustrations alors que, du point de vue du spectateur, ce n’est pas d’une évidence folle. Mais aussi conflictuelle que soit leur relation, celle-ci se fera apaisée du moment où la mère soutiendra son fils dans ses projets d’acting et où elle l’accompagnera, un jour à New-York, à la rencontre de son idole. Dès le premier flashback du début du film, on constatera avec effroi que ce qui aurait dû être le plus beau jour de la vie de son fils sera finalement le pire, puisqu’il apprendra à la télévision le décès soudain et prématurée de John F. Donovan.


C’est alors que vous choisissez de mettre en parallèle la destinée de ce garçon, abordée en flashback puisque le film débute sur ce dernier devenu jeune adulte, espoir du cinéma, interviewé par une journaliste méfiante et perplexe au sujet de la sortie d’un ouvrage retraçant sa correspondance avec Donovan, avec celle de l’acteur. Vous montrez une star en devenir, adulée d’une génération, coqueluche des jeunes filles et des photographes, devant lequel crépitent les flashs, issu d’une famille populaire où la mère est alcoolique et délurée, où il passe pour LA star dans son entente la plus péjorative et le snobinard de service avant même qu’il ait ouvert la bouche, quitte à manquer de se foutre sur la figure avec son oncle qui le couvre de reproches : n’y retrouverait-on par hasard pas des réminiscences de votre adaptation de Lagarce ? C’est alors que vous faites découvrir au spectateur la dualité de ce personnage, de son image publique, son physique de beau gosse, son sourire Colgate tel une vitrine, son paraître lisse, son côté pile dénué de toute aspérité, à sa face bien sombre. Non, ni l’argent, ni la célébrité, et encore moins la gloire et les honneurs ne font le bonheur. Surtout lorsque vous êtes seul, seul comme un chien, seul à en crever, seul sans ami ni confident autre que votre frère pour lequel vous faites 140 km en voiture en pleine nuit, sans personne suffisamment digne de confiance pour vous ouvrir et vous révéler, ou incapable de dépasser votre paraître de lumière pour saisir votre être tourmenté, quand bien même ces mêmes personnes ont déjà côtoyé de (trop) près vos démons intérieurs, que ni les thérapies, ni les médicaments ne sont parvenus à dompter. Si le paraître est éphémère, l’être est plutôt pérenne, aussi mouvant soit-il. Dans cette impossible cohabitation des deux visages, la lumière prend d’abord le dessus, il s’agit d’une question de survie et d’une enveloppe qui vous permet, au moins quelques instants, de mettre de côté votre douleur et vos maux envahissants. Il s’agit aussi, bien entendu, d’être conforme aux attentes, celle des spectateurs dont les yeux ne brillent qu’au prisme de votre image, et – surtout – celle d’un milieu, le cinéma, cet « Hollywood » tant rêvé et désiré alors même que la présence du second « l » permet d’ôter instantanément toute illusion quant à sa sainteté pour ceux qui maîtrisent les subtilités de la langue, où il faut que rien ne dépasse, si ce n’est les amourettes imaginaires et les couples de star montés de toutes pièces, ce qui fait vendre du rêve et des journaux en somme. Oui, Hollywood vous formate, quitte à noyer votre propre essence dans sa mer de requins, ses étoiles vous permettent un instant d’oublier qui vous êtes avant que votre vérité ne vous remonte à la gueule comme un coup de poing, mais du moment que l’usine à rêves et à cash fonctionne aux yeux du public, et que nulle vague n’est perçue à l’horizon, tout va bien dans le meilleur des mondes… jusqu’à ce que juste sa fin se précise malgré vous.



Cris et chuchotements



Au fond, la correspondance entre Rupert et John est la rencontre de deux âmes seules et incomprises. L’une est rejetée de son public de camarades de classe au nom de ses rêves, de sa sensibilité et de son intelligence, traits évidemment non masculins aux yeux de ses camarades qui l’affublent de « tafiole » et de « pédé » à longueur de journée sous les rires des autres dans la classe, ces derniers allant jusqu’à lui voler ses lettres qu’il subtilisera à nouveau par effraction. L’autre est adulée du grand public mais rejetée des siens comme, bientôt, de la famille du cinéma qui vous répudie bien plus vite qu’elle ne vous accueille, tout simplement parce que vous avez perdu toute résistance, vous avez cédé à vos pulsions de violence qui firent d’inévitables vagues dont on a vous pourtant sommé de les éviter dans les tabloïds (et encore, il n’y avait pas YouTube en 2002, mais des portables capables de filmer, si, visiblement #anachronisme), parce que vous avez joué au con et au prétentieux, en refusant d’admettre entretenir une incroyable correspondance avec un gamin de dix ans sous peine de perdre le peu de crédibilité que vous avez et qu’il vous reste, suscitant la déception de votre agent et la colère, la tristesse de votre jeune correspondant passé de transi à trahi, la tête toujours pleine de rêves d’enfants qui deviendront pourtant réalité.


L’histoire de Rupert et John, c’est celle de l’échange entre deux étoiles contraires mais sœurs, l’une, passionnée, commence déjà malgré elle à s’éclairer jusqu’à briller comme un diamant quelques années plus tard, tandis que l’autre, devenue actrice par un concours de circonstances et une aide tombée du ciel, emprunte le chemin inverse, des lumières des projecteurs au crépitement vacillant de son aura, jusqu’à la descente aux enfers, aussi soudaine que violente et irréversible. Qui, toutes deux, partagent un secret alors inavouable, l’un en subissant directement des mots et des insultes, l’autre forcé à la dissimulation au nom de sa carrière dans un milieu artistique pourtant prétendument ouvert, tolérant et friendly. Ce secret, c’est leur homosexualité. Si on découvre celle de Rupert plus tard, par contre, nous, spectateurs, sommes placés dans la confidence et nous voyons révélée l’homosexualité de John F. Donovan. Son homosexualité cachée, tue, muselée de force. Vous imaginez, en 2002, une star de la télé et du cinéma prochainement embauchée par Disney ouvertement gay, fréquentant des mecs sans lendemain ou s’affichant avec un homme aux yeux du grand public ? Oh la la ! Combien d’artistes, homosexuels ou lesbiennes ou autre, ont gardé le silence des années durant avant de se libérer, soumis à d’insidieuses pressions de la part des entourages et du milieu, histoire de ne pas précipiter la fin de sa carrière ou de ne pas la voir s’achever par le détournement de son public à une majorité écrasante féminin qui fantasme sur vous ? On pourrait entamer la liste, elle serait longue : Ricky Martin, Rupert Everett, … Et non, l’homosexualité, ce n’est pas vendeur pour une star, peut-être pour un artiste intello, à la rigueur, mais surtout pas pour le grand public, pur et puritain, enfantin, qui risquerait d’être choqué en découvrant que vous taillez des pipes à des garçons et que vous aimez ça. Chut. Silence. Oubliez qui vous êtes. Pensez à votre paraître. À votre carrière. À votre public. Au milieu du cinéma. Baisez avec qui vous voulez, certes, mais ne faites surtout pas de bruit, car il en va de la face de vos producteurs qu’ils ne souhaitent surtout pas perdre. Et si le poids, que dis-je, la croix du silence est trop lourde à porter, prenez des médocs ou noyez-vous sous les effluves de l’alcool, du moment que l’image est intacte. Et puis, le jour où elle se fissurera, qu’un torchon nommé tabloïd révèlera au monde entier vos relations avec un homme, votre seul ami fidèle, celui-là même qui, désireux d’entretenir une relation plus sérieuse que vous lui refusez contre vos désirs car vous ne le pouvez pas au nom des pressions que vous subissez, on n’hésitera pas à vous jeter comme un vulgaire kleenex et à vous remplacer en soixante secondes chrono. N’est-elle pas belle la tolérance LGBT-friendly à Hollywood ? Les temps ont certes changé, les sociétés deviennent progressivement plus tolérantes, mais de lourds conservatismes demeurent, notamment dans le milieu artistique et de la starification. Vous pour qui les thématiques LGBT forment également un autre fil rouge de votre œuvre cinématographique, vous qui abordez toujours avec finesse et délicatesse les questions de l’orientation sexuelle et du genre dans vos splendides films, vous ne passez pas à côté de ce sujet dans John F. Donovan, et le creusez avec brio.


Ce film, ces personnages, sont votre reflet, vos doubles, celui de votre être tourmenté, d’une part, qui se questionne quant à son rapport à la célébrité et à la solitude que celle-ci engendre inexorablement et cherche à se défaire de son image au profit d’une meilleure reconnaissance de son être, et celui de vos rêves d’enfant, d’autre part. À travers le personnage de Rupert, vous mettez en images le Dolan enfant, celui qui écrivait à Leo, aux acteurs de Friends ou de Dawson, à Susan Sarandon, espérant entretenir avec eux une relation épistolaire que vous n’obtiendrez jamais, ne vous doutant peut-être pas qu’elle deviendrait un jour cinématographique et que les plus grands noms du cinéma mondial se bousculeraient à votre porte pour jouer devant votre caméra, toujours avec brio, puisque vous vous êtes d’entrée affirmé maître dans l’art de la direction d’acteurs. Vos castings parfaits ne sont pas seulement des affiches, puisqu’ils se révèlent encore impeccables dans leur interprétation, d’une justesse remarquable, d’un Kit Harrington profond et tourmenté à l’immense Susan Sarandon, en passant par la géniale Natalie Portman, la révélation Jacob Tremblay et de très beaux seconds rôles (Thandie Newton, Kathy Bates, Amara Karan), il faut dire qu’ils sont également aidés à merveille par les beaux personnages que vous leur avez concocté. Vous qui transcendez les mots et faites vibrer les foules avec vos discours d’une émotion inégalable, n’avez-vous pas dit un beau jour de printemps à Cannes en 2014 :



« Despite people who are entitled to their own tastes and will dislike what you do, some will dislike who you are, too. But let's hold on to our dreams, because together, we can change the world, and the world needs to change. Touching people, making them think or cry change their lives and changing lives means changing the world. Not only politicians or scientists can change it, artists can, too ; they've been doing it forever. There are no limits to your ambitions, except for the one you build for yourself, or the ones people will build for you. Everything is possible to he who dreams, dares, works, and perseveres. And may this exceptional reward be a proof of it. Tout est possible à qui rêve, ose, travaille, et n’abandonne pas » ?




Ça ne matche pas



À la lecture de ces mots, je pourrais vous laisser croire, cher Xavier, que John F. Donovan a produit sur moi semblable effet que vos précédents films qui me sont si chers. Cela me fait mal de vous le dire, à vous que j’aime cinématographiquement au plus haut point, pour la première fois, vous ne m’avez pas ébloui. J’ai certes reconnu votre inestimable patte, votre œil aguerri, votre talent à produire du cinéma, vos quelques ralentis aériens qui forment l’une de vos caractéristiques. Et, pourtant, j’ai eu l’étrange sensation de voir du Xavier Dolan sans voir du Xavier Dolan. Tout est pareil, mais à la fois si différent. Tout est pareil dans les thématiques, votre direction d’acteurs, votre capacité à restituer la musique en images à mon sens unique dans le cinéma actuel, mais la différence majeure se situe dans le reste, et elle n’est pas des moindres. Quand bien même j’ai été ému et frappé de rares scènes - celle de la salle de bains, entre John F. Donovan dans la baignoire, en est un exemple -, je n’ai pas été envahi par l’émotion, ni même un poil bouleversé comme je m’attends à l’être à la fin de chacun de vos films. Parlons d’ailleurs de la fin, vous qui êtes un génie en la matière, si apte à en produire de subtiles, ou d’aussi déchirantes qu’un couteau dans le cœur : vous nous offrez certes ici une belle musique de sortie et un beau message, mais vous avez choisi la facilité. Vous n’êtes pas parvenu à provoquer en moi le choc et le coup de poing dont j’attendais qu’ils m’achèvent, et à vrai dire, là où je les voyais approcher doucement et sûrement, faisant perler de mon front une goutte de sueur, jusqu’à me retrouver K.O., là où l’émotion, palpable, montait crescendo jusqu’à nous exploser à la figure, je ne l’ai pas ressentie une seconde. À leur écriture, je trouve mes mots d’une violence… J’ai en tête la haine que vous n’avez de cesse de vous prendre à la figure, de la part d’éminents critiques de cinéma frustrés et dénués du moindre talent (je ne parle pas de celles et ceux qui n’aiment pas vos films et le font savoir avec respect, libre à eux), de ces haters de comptoir mais hélas omniprésents derrière des pseudos aussi minables qu’eux et des avatars probablement aussi moches sur Twitter, je pense à tous ces jaloux et ces aigris désireux de voir s’effondrer la Maison Dolan tellement elle est belle et étincelante, à ceux-là même qui ne se satisfont que de la chute de ceux qui réussissent et ont du talent. Et je ne veux pas être de ceux-là, car je vous aime cinématographiquement. C’est avec tout l’amour du monde que je porte à votre cinéma que je vous écris cette lettre ouverte, et que je vous livre mon sentiment sur John F. Donovan, que j’ai aimé, je le rappelle, mais que je trouve être c**elui de vos films qui m’a le moins emporté et transporté**. Et mon cœur en est oppressé rien que de l’écrire, ou d’oser de le penser (au diable ceux qui vomissent mon lyrisme et mes emphases).


Je ne ressens pas forcément ma perplexité vis-à-vis de votre film sous l’angle d’un problème d’écriture, à la rigueur de dramaturgie, puisqu’il m’a manqué de l’intensité en dépit de l’extraordinaire potentiel de votre sujet que vous parvenez à aborder avec délicatesse et avec complétude. J’ai beau réfléchir, je trouve que quelque chose sonne faux. Comme si le puzzle ne s’emboîtait pas et qu’il manquait quelques pièces essentielles. Les destins de Rupert et de John sont étroitement liés, mais il n’y a pourtant pas de liant. Le scénario met en perspective leur trajectoire à travers un échange cinématographique, il ne s’opère pourtant pas sur grand écran. Plus que d’assister à une conversation épistolaire continu et soutenu, j’ai l’impression que vous avez mis en scène deux trajectoires parallèles, certes imbriquées, mais dont le spectateur ne peut reconstituer le véritable dialogue qu’a posteriori. Est-ce dans ces profondeurs qu’a été abandonnée la force qui manque au film ? Je me refais le fil du douloureux accouchement de John F. Donovan. Vous vous êtes excusé de sa longue et douloureuse naissance, vous n’avez eu de cesse d’expliquer au public, de longs mois durant, expliqué à votre public les difficultés que vous avez éprouvé à donner un sens à ce film-fleuve et à en définir une cohérence, une lisibilité. Vous vous êtes publiquement excusé d’avoir dû couper la grande Jessica Chastain au montage, expliquant que son rôle de rédac’ chef d’un tabloïd n’avait plus aucune pertinence dans la dramaturgie de votre récit, et vous l’avez fait avec classe et élégance. Vous nous avez informé du montage, du dé-montage et du re-montage de ce film, pris en otage par la longueur de la version finale du scénario (quatre heures et demi ce me semble ?), acculé par les interminables heures d’images tournées dont vous disposiez. Je pense à Abdellatif Kechiche, le grand et controversé réalisateur, non pas pour la parenté entre vos deux cinémas qui est fort peu évidente, je vous l’accorde, mais plutôt à ses méthodes de tournage et de montage, ne disposant pas d’un scénario précis (ce qui n’est pas votre cas), juste d’une très libre trame variable et ajustable au gré du quotidien et de ses inspirations, rajoutant de multiples scènes du jour au lendemain, épuisant acteurs et techniciens à la force de sa tyrannie et de son style très libre (ce que vous ne faites pas non plus), allant même jusqu’à filmer ses actrices en train de pisser (là on est à deux doigts du harcèlement sexuel), et expliquant ne construire ses films qu’au moment du montage. L’étape du montage, il est bien connu, est souvent déterminante quant à la naissance d’un film, de son fil conducteur et de sa cohérence, mais la plupart du temps, il est d’usage de conserver la trame scénaristique. À croire que du Kechiche s’est manifesté en vous, je n’ai nul doute sur votre sincérité lorsque vous nous avouez avoir éprouvé de grandes difficultés au montage : cela se ressent pleinement sur grand écran, et j’ai même l’impression que vous n’êtes pas parvenu à trouver cette mise en cohérence et cette lisibilité. C’est comme si d’excellents éléments ne parvenaient pas à s’emboîter parfaitement ensemble, à « matcher » en langage Tinder. Comme si vous respectiez la liste des ingrédients d’une recette à la lettre, mais que le tout ne fonctionne pas.



Où est passé Xavier Dolan?



Je disais précédemment, chose que j’ai avouée à un sympathique journaliste de la Belle Province à la sortie du film, que j’ai eu le sentiment de voir un film de Xavier Dolan sans que ce ne fut un film de Xavier Dolan. Comme si je n’avais pas complètement retrouvé votre âme, votre identité, votre patte dans John F. Donovan, alors même que le scénario est truffé de fils conducteurs de votre carrière de réalisateur. Certes, j’y ai retrouvé un soupçon de vous, cet irréprochable sens de l’esthétique et cet indéniable amour du cinéma notamment. Pour autant, je crains que vous ne vous soyiez laissé prendre dans les pièges du basculement du côté obscur de la force à travers un syndrome du réalisateur étranger à Hollywood. Je m’explique. Pour tout réalisateur étranger amené à réaliser un premier film à Hollywood, la difficulté principale réside dans sa capacité à conserver son âme et à instiller cette essence indéfinissable et non-reproductible qui constitue l’identité unique de son cinéma, tout en ne cédant pas au formatage généralement imposé par les carcans hollywoodiens – en échappant notamment à cette sacro-sainte absence de director’s cut qui coula tant et tant de chefs d’œuvre et autres futurs films culte finalement rattrapés par la postérité. Hollywood a ses codes de fonctionnement, c’est certain, et ils tendent à rebutent certains cinéastes qui ont refusé obstinément de se laisser prendre dans les mailles du filet (Jean-Pierre Jeunet en est un exemple). Un cinéma aussi international que le cinéma américain répond à certaines injonctions, quoique vous m’accorderez qu’elles ne sont pas universelles et que le cinéma indépendant parvient à s’en dédire. Et il bien connu qu’Hollywood aime les réalisateurs étrangers, des blockbusters au cinéma d’auteur, et ce de plus en plus. Regardez un peu : Alejandro Gonzalez Iñárritu, Guillermo Del Toro, Alfonso Cuaron, Ang Lee, Jaume Collet-Serra, Susanne Bier, Pablo Larrain, Olivier Hirschbiegel, Florent Henckel von Donnersmark, … Vu votre popularité et la reconnaissance dont vous faites l’objet dans le cinéma mondial, il devenait alors vite évident que ce serait un jour à votre tour de franchir le cap. Hollywood, Here We Go ! Je me délectais déjà à l’idée de vous voir imprégner le cinéma américain de votre singularité, mais le bât blesse : la sensation de voir une réalisation d’une sagesse extrêmement inhabituelle dans votre cinéma ne m’a pas quitté. Où sont donc passées votre insolence, votre caméra aérienne, votre fougue, pourtant si promptes à souligner la gravité et l’intensité de vos films ? Certains parleraient de passage à la maturité, j’y ai perdu davantage une mise en scène anormalement rangée et formelle, plutôt classique et convenue, que je ne vous reconnais décidément pas. J’ai eu beau vous chercher ces deux heures et trois minutes durant, et j’en suis désolé mais je ne vous ai pas trouvé. Je n’ai pas retrouvé le Xavier Dolan à l’incommensurable talent, son génie cinématographique sans limites, celui, impétueux et audacieux, qui ose et brise les carcans, plein de frénésie et de fièvre, celui dont l’urgence de vivre se ressent dans son art. J’ai du mal à croire que vous vous soyez contenu car écrasé par le poids symbolique de l’institution Hollywood ou décidé à renier votre style au profit de l’éventuel formatage que j’évoquais plus haut. Et pourtant, à la découverte de John F. Donovan, j’ai l’impression que votre style semble s’être perdu dans les arcanes de l’industrie cinématographique américaine, comme pour coller à ses attentes, ainsi qu’à celle de son public. Je suis désolé de vous le dire, cher Xavier, mais votre identité m’a manqué, et je n’ai pu vivre des émotions aussi intenses et magiques que celles que vous nous avez offert dans vos autres films.



I Love



Vous avez déjà dû vivre cela, cher Xavier et chers lecteurs, lorsque vous admirez l’œuvre d’un cinéaste et ce dernier, que vous aimez tous ses films à un point innommable, qu’il n’a jamais suscité en vous la déception. Vous vous dites que cette histoire d’amour cinématographique sera éternelle, qu’elle sera comme un long fleuve tranquille que la vie n’est pas, vous ne songez pas une minute qu’elle pourrait connaître des soubresauts et des petites déceptions, comme toute histoire d’amour. Pourtant, il peut arriver qu’un film de l’un de vos réalisateurs préférés provoque en vous un sentiment de déception, mais l’accepter en tant qu’admirateur cinéphile reste à mon sens compliqué, car cela me donne l’impression de renier l’amour et l’admiration que je voue à l’œuvre du réalisateur en question, comme si je m’interdisais de ne pas aimer l’un de ses films alors même que cela est mon droit le plus strict et que cela ne remet nullement en cause ni l’amour ni l’admiration que je porte au cinéaste. C’est pour cela qu’admettre ma relative déception à la découverte de votre dernier film – que j’ai aimé je le répète – et y poser des mots m’a été difficile, cher Xavier, et pourtant cela m’était indispensable, ne serait-ce que pour mieux vous réaffirmer mon amour pour votre cinéma.


Dans l’attente impatiente de Matthias & Maxime.


Cinématographiquement vôtre.


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