L'ascenseur social.

Une demoiselle à la petite vertu se produit tous les soirs sur la scène d'un cabaret d'une petite ville de province française. Des plaintes pour atteinte aux bonnes mœurs ayant été déposées, la justice vient voir ce qu'il en ait. Le juge lui-même vient constater la chose. Les hauts placés sont des hommes et cette femme sait se servir de ses charmes pour faire vaciller la morale qu'ils portent bien haut. Elle couche immédiatement avec tous les hommes qu'elle rencontre si elle y trouve un intérêt. Pour réussir elle est prête à tous les sacrifices, surtout à beaucoup donner de sa personne. Cette femme électrise les mâles, au point de leur en faire perdre complètement la tête. Elle attire même dans ses filets un ministre véritable coureur de jupons, c'est dire si cette femme doit faire des choses extraordinaires. Le ton est celui d'un vaudeville avec ces personnages qui rentrent et qui sortent(de la dame) de la pièce. Rien d'étonnant à cela quand on sait que le film est l'adaptation d'une pièce de théâtre française, c'est d'ailleurs pour cela que toute l'action est censée se dérouler en France, alors que tout le monde parle italien. La chanson qui ouvre le film est en français, ce qui sème le doute. Germi donne un élan constant à ce film dont le rythme ne faiblit jamais. Les répliques ne sont pas mauvaises, elles sont efficaces, mais elles n'amusent pas vraiment. Elles sont pourtant bien trouvées comme le sont aussi les situations, mais ça n'étonne pas. Il y a quelque chose qui ne prend pas, pourtant tout est là. Le film se moque de la morale que veulent appliquer aux autres les dirigeants. Des dirigeants qui eux-mêmes ne tiennent absolument pas compte de l'ordre moral qu'ils prônent. On passe un bon moment là-devant même si le film n’atteins pas les sommets qu'il vise.