La sortie du nouveau Pedro Almodovar est toujours un petit événement, même si celui-ci n'est clairement pas le titre ayant eu le plus fort écho médiatique. Sur fond historique à travers un regard sur la guerre d'Espagne, « Madres paralelas » se révèle un mélodrame de belle facture, ni le plus puissant, ni le plus émouvant de son auteur, mais sachant, comme toujours, offrir des personnages marquants à travers ce duo remarquablement interprétée par Penélope Cruz et Milena Smit, dont l'alchimie à l'écran est évidente. Il y a une forme de beauté, d'élégance formelle, mais aussi dans l'écriture, les dialogues, permettant de transformer une histoire qui aurait pu rapidement sombrer dans le pathos en « amitié » puissante entre deux femmes liées par un secret qu'elles-même ignorent.
Pourtant, comme je l'écrivais précédemment, pas d'enthousiasme démesuré non plus. Avant un rebondissement assez fort, j'en étais presque à légèrement m'ennuyer devant un récit n'avançant que lentement, où l'on a l'impression que l'auteur de « Volver » ne sait trop où emmener son intrigue. Un bon film, donc, à l'image d'un thème musical « simple » mais d'une grande efficacité, de très belles actrices et de plusieurs moments retenant l'attention, sans retrouver la ferveur et la puissance dramatique des plus grandes œuvres du cinéaste.