La fée Numérique

Il était une fois dans un lointain pays imaginaire une fée qui s'appelait Numérique. Elle avait des ailes de Sphynx et une plastique de rêve. Sur sa face blême, seuls les yeux étaient doués d'expression. A l'aube de sa maturité, Numérique subit la malédiction de la sorcière Boto'xa qui figea son visage tel un masque de cire. Malgré cela, elle connut l'amour en la personne de Stéphane, jeune humain fadasse, amputé dès la naissance de son charisme.


Numérique vivait dans la foret de Pixellia, peuplée de créatures acidulées qui passaient leur temps à baver des couleurs fluos. C'était chouette, ça sentait le silicium, le verre polarisé et tout ce petit monde gambadait sous l’œil attentif du tout puissant Mô'tion Kaptur. Mais un jour, enfin plutôt une nuit sur fond vert, Stéphane le Fade coupa les ailes de Numérique pour emballer un peu ce début d'histoire mollasson. Alors, son petit cœur devint charbonneux et elle devint Blacklist, la méchante fée qui fait de la fumée verte. Elle lança une malédiction sur la belle Aurore, fille de Stéphane-le-roi-parvenu-toujours-fadasse sur fond de grosse musique pétaradante qui fait peur aux enfants.


Le roi confia Aurore à trois fées sous acides, Féenomène, Féeromone et Féelation, avec la mission de l'éduquer et de la garder loin de l'ire de Blacklist. Au cœur de la forêt, la belle Aurore passait son temps à sourire bêtement en regardant une multitudes de bestioles CGI incrustées sur fond bleu. De son côté, Blacklist vivait de grands moments de solitudes à jouer des scènes stupides, faites de grimaces, de dialogues embarrassants et de grandes enjambées avec muret 3D qui s'envole dans le ciel menaçant pour traduire la colère.


Finalement, Blacklist fût touchée par la débi... candeur d'Aurore et son petit cœur charbonneux redevint de guimauve. Elle troqua Blacklist pour Pathétique et sauva la jeune princesse. Mais derrière les murailles de son château, Stéphane le badass mûrissait son numéricide. Pathétique, trop futée, avait fait une brocante la semaine précédente (scène disponible seulement en director's cut) où elle devait acquérir pour une somme modique la réplique au 1/8 du Smaug. Avec son aide et sa farandole de flammes 3D à 50 images/s, le roi Stéphane succomba et tomba. Il restera de lui un cri dans la nuit et un surnom enflammé : Stéphane la chaudasse.


A la fin, il y un prince charmant, également amputé du charisme, et tout le monde s'en fout. L'histoire se termine bien après le générique de fin où le guerrier Achilus Bradpitus tire une mandale à Numérique et lui fait comprendre qu'elle doit arrêter les rôles de chiotte si elle ne veut pas finir dans Lucy 2.0. Numérique riposte, avec son genou épilé, par un délicat remonte-boules et enchaine avec une terrible malédiction :«  Achilus Bradpitus ! Je te maudis ! Tu ne renoueras avec le film d'auteur qu'après avoir tourné deux suites à World War Z ! »


Mais c'est une autre histoire...