Début brouillon, un enchainement de scènes d'exposition sans grand lien entre elles dans lesquelles il est difficile d'extraire un propos clair. Le film gagne certainement en intensité à partir de l'engagement puis l'incarcération de Mandela, cette partie étant pourtant plus calme et lente, mais aussi plus puissante émotionnellement. Du reste, le film souffre d'un excès de classisme et gratifie rarement d'une mise en scène inspirée, bien que la reconstitution historique est convaincante.
Le film de Chadwich est un film sur homme politique qui... parle à peine de politique. Aucune explication du système d'Apartheid. Aucune évocation des forces en présence (qui étaient les présidents et politiciens pro-Apartheid ?). Aucune mention du communisme, pourtant central dans la montée de l'ANC. Au lieu de ça, un discours assez idéaliste et manichéen, souvent mis en scène de façon caricaturale. Après tout, les blancs africains ont bien voté à 68% en faveur de la fin de l'Apartheid lors du référendum de 1992, sous proposition du président Afrikaner F.W. de Klerk. Ce qui montre que ce n'était pas tout blanc ou noir, sans vilain jeu de mots. On se contente donc d'enchainer les éléments historiques, toujours du poids de vue des noirs sud-africains, du point du vue du township mis à feu et à sang par la violence étatique d'une part et révolutionnaire d'autre part.
Loin d'être mauvais mais loin d'utiliser cette histoire à son plein potentiel dramatique.