Marmelade, c’est un cas d’école.
Un film dont on ne peut presque rien dire sans spoiler — et pourtant, il y a beaucoup à dire.
Disons simplement que c’est à la fois réussi… et raté.
Les plans sont léchés, symétriques, presque maniaques — du Wes Anderson dans la composition, sans le cynisme (et ce n’est pas une insulte).
Les personnages rappellent Fight Club : le loser dépassé par les événements mais malin, et le compagnon de route, ravagé, excentrique, ultra sûr de lui.
On ressent bien les références ( ou pompages !!!???) qui lorgnent du côté de Bryan Singer (Usual Suspects) et Tarantino
Certains passages évoquent même Sex Crimes de John McNaughton, avec ce goût du twist et du faux-semblant.
Le résultat ?
C’est beau, bien monté, souvent captivant… mais on sent que tout n’est qu’un prétexte pour montrer une certaine maîtrise cinématographique.
Et puis, c’est quoi ce climax fait en deux‑quatre‑sept ?
Le gros changement de ton à la fin paraît rushé, presque digne d’un téléfilm bas de gamme, comme si quelqu’un avait dit au réalisateur :
“Tu n’as que trois jours pour finir ton film, dépêche-toi mec !”
Le twist, plutôt intéressant sur le papier, n’arrive pas à faire mouche — surtout si vous avez déjà vu de “bons films à twist”.
Pour un spectateur un peu initié, la révélation paraît prévisible, pour peu qu’il ait déjà vu les “classiques” du genre.
Au final, j’ai été déçu par Marmelade, qui aurait plutôt mérité le titre : “Bouillie fourre-tout” — avec des moments stylés et ambitieux, il faut l’admettre, mais la fin de l’intrigue nous laisse l’impression d’un gros pétard mouillé des familles !
Vous êtes prévenus.