Film doloriste sans autre intérêt que celui de s’extasier sur le détail des entailles et la technicité du maquillage. Film à twist qui était une mode dans les années 2000 et film à thèse qui est malheureusement un réflexe depuis les débuts du cinéma. La douleur du martyr transcende le corps pour que l’âme atteigne l’extase. Cette théorie qui vient comme une excuse légitimant le plaisir du réalisateur de nous montrer des jeunes femmes à moitié nues en train de souffrir. Il n’a même pas le cran d’assumer ces fantasmes sadiques pleinement pour les questionner (comme le fait un Peckinpah). Il préfère détourner la question vers de la mystique de bazar. En fait, si toute ces femmes ont souffert c’est moins par misogynie, par cruauté ou par des pulsions masculines que pour tenter de trouver une réponse divine. La religion a bon dos pour sauver le vide abyssal d’un torture porn qui a du mal à s’assumer théoriquement. D’ailleurs la caméra sautillante et le montage hyper cut ne permettent pas de prendre le temps pour regarder les plaies et constater les entailles de ces corps qui se mutilent. La résistance n’est pas l’acte de foi comme l’on pourrait supposer dans la mythologie des saints chrétiens, qui doivent endurer non pas pour la beauté de la douleur mais pour la paix des leurs. On revient plus à une interprétation hasardeuse de l’abandon de Jésus aux troupes romaines, à la souffrance et la mort pour atteindre le royaume des cieux. Cependant Jésus est Dieu, et Dieu fait Homme éprouve dans sa chair non pas pour ressentir l’au-delà mais pour se faire réceptacle des péchés des Hommes. Même sans aller jusqu’à la critique théologique, le film est moralement boiteux, une jambe marchant vers la monstration et l’autre hésitant, se repose sur une éthique cherchant à excuser ce que l’autre jambe réussit.