La misogynie ordinaire : une démonstration par la secrétaire d'état à la condition féminine

C'est avec brio, intuition et intelligence que ce film dénonce la misogynie ordinaire, misogynie révélée par les échanges entre Bernard Pivot et ses invités. La principale invitée, Françoise Giroud, présente en tant que secrétaire d'état à la condition féminine dans le cadre de l'année de la femme (1975), est amenée par Bernard Pivot à commenter des images, chansons et interviews.
Bernard Pivot fait défiler les horreurs ( quelques exemples : A. marin et cuisinier allié dans leur argument majeur : leur métier est physiquement trop difficile pour une femme, de plus une femme est bien trop distraite, encline au divertissement et à la séduction. B. Un homme politique qui affirme sans sourciller que la femme est égale à l'homme, mais que le défaut féminin serait de se penser aussi fort et talentueux que l'homme). La secrétaire d'état, à qui l'occasion est donnée d'exprimer son effroi face à tant de misogynie, se contente de défendre certains amis ("je les connais ils ne sont pas du tout misogynes) et de commenter chaque élément sur le ton de l'humour et du consentement (pour elle c'est évident, une femme n'a pas les conditions physiques pour diriger une cuisine).
Je conseille vivement ce film. Les réalisatrices analysent au scalpel cet entretien télévisé et en extrait la misogynie ordinaire qui habite les personnes policées, hypocrites et complices.