Tout d'abord, je ne suis pas du tout vierge du genre et encore moins de massacre à la tronçonneuse. J'ai vu et apprécié le remake (pas que pour Jessica Biel même si, enfin vous voyez......), ainsi que la préquelle. Pendant longtemps, je m'étais promis de voir l'original pour voir ce film interdit tellement il est subversif.
J'avais entendu tout et n'importe quoi sur celui-ci. A savoir que c'est traumatisant ou que l'on ne voit rien et son aura est totalement injustifiée. Qu'en est-il réellement pour le spectateur que je suis et en 2017 ? (Je vais dévoiler tout ou partie de l'intrigue sans aucune retenue).
Tout d'abord se lance un petit texte volontairement ambigu quant à la réalité des faits sur ce qu'il va se passer dans le film. Le cliché bien connu de la bande d'ados en est ici à ses prémisses. C'est agréable de voir qu'il y a un paraplégique dans le lot et qu'il est traité au même niveau que les autres personnages voire limite plus mis en avant.
C'est pas le tout, mais la tronçonneuse et son massacre arrive quand ? Il va falloir attendre un long moment. En effet, l'exposition prend son temps et les personnages découvrent d'autres protagonistes entre temps avec l'autostoppeur taré, les vaches et le pompiste ( La tronçonneuse est un objet phallique, mais ce n'est pas ce que vous croyez).
L'histoire se résume à aller voir la tombe de la grand-mère ou du grand-père (J'avoue, j'ai oublié) dans le cimetière profané avec l'œuvre d'art du premier plan du film. Ensuite direction la baraque des vieux pour s'amuser avec les deux filles tandis que l'handicapé se démène tout seul pour suivre le groupe.
Séparation du groupe et le massacre commence.
A partir de là, le film prend une tournure angoissante avec l'apparition de Leatherface dans deux grands moments du film : le premier coup de marteau (avec la découverte de l'antre de Leatherface) et le crochet. Tobe Hooper réussi à me prendre aux tripes (Les films d'horreur me font souvent rire). Simple, efficace et direct.
Ensuite la catastrophe arrive avec un côté grand guignolesque qui prend le pas sur ce côté brutal annoncé. Les scènes s'étirent en longueur comme pour rallonger la sauce d'un film trop court. La course poursuite dans la forêt est beaucoup trop longue et l'actrice joue tellement mal que cela en devient risible. La scène du dîner s'éternise plus que de raison alors qu'il y a de bonnes idées (Le grand-père, le marteau encore).
Tout ce qui est instillé depuis le début du film part en cacahuètes pour finir en apothéose du ridicule avec l'arrivée du camion et son chauffeur (Ce jeu d'acteur). La fin est un très beau plan de Leatherface avec le soleil qui se couche (Oui, il a été utilisé pour la jaquette du film) sauf qu'il fait la majorette depuis 5 minutes avec sa tronçonneuse, ce qui gâche une partie de sa force iconique.
Il est possible que dans le contexte de l'époque, il soit devenu un de ces objets de subversion qu'il fallait cacher aux yeux et aux oreilles des petits enfants. Son interdiction n'ayant fait qu'accentuer son aura subversive. Aujourd'hui, ce sont les faiblesses bien présentes qui sautent aux yeux : les acteurs sont (très) mauvais, certains scènes bien trop longues pour réussir leur effet ou complètement ratées (La porte qui se fait tronçonner et en fait, Leatherface l'ouvre en utilisant la poignée : ce comble du ridicule). Et cette impression qui m'a dérangé : la recherche du plan parfait en les multipliant pour certaines scènes comme un photographe cherchant le meilleur angle.
Paradoxalement, j'ai apprécié toute la première partie qui reste sobre et efficace avec la montée de l'angoisse (Le personnage en situation de handicap qui commence à baliser est intéressant), toute la partie avec le premier qui trouve la maison. C'est ensuite que Tobe Hooper passe à autre chose comme s'il voulait amoindrir l'impact de son film en le rendant risible, limite cartoonesque. Pour moi, c'est raté parce qu'il a déjà pris parti avec le premier meurtre et c'est un peu comme s'il le reniait, ainsi que le second à l'intérieur même de son film.
P.S. : Apparemment, une scène de maquillage de Leatherface a été coupée parce Hooper ne la voulait pas. Pour moi, elle aurait été parfaite pour justifier la bascule vers le grand guignol de la seconde partie. Tobe, si tu me lis.
Si je résume cet avis bien trop long : à voir pour sa culture cinématographique et peut être voir le sous texte politique qui m'est totalement passé au dessus de la tête.