En regardant Hospital Massacre A.K.A. X-Ray je me suis fait cette réflexion pleine d'à propos pour un type avachi dans un fauteuil après une longue journée de boulot : " Merde il y-avait matière à faire un sacrément bon film, dommage que ce soit si con " . Cette production Cannon (Golan & Globus) est un slasher de 1982 réalisé par Boaz Davidson se déroulant dans un univers hospitalier qui ne l'est plus vraiment.


Hospital Massacre nous raconte l'histoire de Susan, une jeune femme venue récupérer des examens de santé de routine. Malheureusement pour elle un ancien amour d'enfance s'est glissé parmi le personnel médical et s'amuse à falsifier son dossier afin de la maintenir dans hôpital tout en supprimant celles et eux qui se mettent en travers de son chemin.


Si on pourra s'amuser à tenter de trouver qui se cache derrière le masque chirurgicale du tueur en revanche les motivations du meurtrier sont assez lourdement introduite avec une première scène montrant un gamin amoureux éconduit par une peste blonde et qui du coup se venge en allant pendre son petit frère après un porte manteaux. La figure de l'amoureux contrarié revenu se venger des années plus tard des humiliations de son petit cœur blessé étant un pur cliché du slasher. Des années plus tard la gamine blonde est donc devenue une jolie femme brune interprétée par la playmate, chanteuse et un peu actrice Barbi Benton qui va se retrouver plongée dans un cauchemar clinique. Et c'est bien là que ce Hospital Horror avait de sérieux atouts en main pour faire un bon film en jouant sur cette idée et cette peur universelle que nul ne sait vraiment lorsqu'il rentre dans un hôpital pour un examen aussi banal soit il si il ne va pas y rester ou en ressortir avec une sensation pesante de mort imminente. Le film de Boaz Davidson joue assez bien de ce malaise avec des médecins qui refusent de dire clairement à Susan ce qu'elle a mais font de mines défaites et circonspectes à la lecture de ses examens. Cette jeune femme venue guillerette récupérée deux trois radios se retrouve alors paumée et expédiée dans une chambre d’hôpital avec trois vieilles malades inquiétantes et tout ce que cet univers contient de représentations de la maladie, de la souffrance, de la vieillesse et de la mort hantant des couloirs. Si le film avait pleinement choisit d'être un film d'ambiance anxiogène et un peu poisseux jouant à fond sur la peur de la maladie et de l’hôpital (qui aime y aller??) alors Hospital Massacre aurait pu être un très bon film. Mais comme le film est produit par Golan et Globus pour capitaliser sur la vague florissante du slasher de l'époque, inutile d'espérer de la subtilité et de l'épouvante atmosphérique le film tournant assez vite à l'amusant n'importe quoi.


Tout d'abord Hospital Massacre va jouer à fond la carte du faux semblant et de la tension à tout crin quitte à ce que la redondance devienne un poil ridicule. IL faut qu' à chaque instant on ai la sensation qu'il va se passer un truc horrible, qu'on nous serve un jump scare plus ou moins réussi à intervalle régulier et que tout le monde ai une bonne tête de suspect. Alors forcément à force on finit par se marrer et ne plus croire en rien et l'on s'amuse de cette gamine qui tire un couteau plus long qu'un sabre de samouraï pour se couper une part de gâteau, de ce type prétendu mort du sang au coin des lèvres qui est juste un gros lourd qui s'est assoupi en bouffant son burger dégoulinant de ketchup, de ce médecin qui ausculte sa patiente en lui pressant le cou comme si il voulait l'étrangler ou ce souffle fort et typique des tueurs asthmatique qui pullulent dans les slashers mais qui provient d'une salle remplie de pauvres types sous respiration artificielle … le tout étant renforcée par une musique grandiloquente avec des chœurs et des bruits bizarres. Afin de renforcer encore le film de quelques séquences au suspens en carton notre héroïne est un véritable boulet qui ne cesse de faire tomber des trucs dès l'instant qu'elle se planque ou qu'elle devrait rester discrète. Si vous êtes un adepte de la vraisemblance vous risquez aussi de passer un très sale quart d'heure dans cette hôpital qui compte dix fois plus de médecins que d'infirmières et dans lequel tout le monde semble mourir en hurlant sans que personne ne s'en inquiète le moins du monde (Mais là encore il aurait été fort de l'exploiter de manière symbolique). Mais bon, vous l'aurez compris, pas de symboles, pas de finesses, pas de métaphores juste un tueur amoureux qui se venge en tuant un maximum de monde dans un film qui ne cesse d'essayer de nous faire passer des vessies pour des lanternes. On ne va pas pas pourtant totalement bouder son plaisir car le bodycount est assez conséquent avec une jolie variété de mises à mort avec couteau, hache, bain d'acide, strangulation, injection mortelle et même une formidable attaque au drap d'hôpital qui laisse la pauvre infirmière qui en est victime sans réactions.


Non franchement j'ai envie de me refaire cette rélexion pleine d'à propos qui n'honore que ma modeste pathologie cinéphagique surtout pour un type avachi dans un fauteuil après une longue journée de boulot et le visionnage d'un mauvais film : " Merde il y-avait matière à faire un sacrément bon film, dommage que ce soit si con ".

freddyK
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le 19 oct. 2022

Modifiée

le 19 oct. 2022

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Freddy K

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