Un programme informatique géant est lancé par des machines qui ont pris le contrôle de la Terre. C'est ça la Matrice . Keanu Reeves joue le futur sauveur tandis qu'on le programme pour se débrouiller dans la réalité virtuelle. L'ambition visuelle et le sens de la mise en scène des frères ou soeurs Wachowski font ici merveille même s'ils n'inventent pas grand chose au final. Le film lorgne clairement à la fois sur Alice au pays des merveilles, Alien, Terminator, Total recall, la cinématographie orientale, Philip K.Dick, John Carpenter , un peu de Besson avec le mur qui se trouve derrière les portes et les fenêtres comme dans Nikita, EXistenZ de Cronenberg qui sortait la même année, Dark city avec une partie de ses mêmes décors et surtout exactement la même poursuite sur les toits du début du film d'Hitchcock Sueurs froides. Mais, tout est assumé. A partir de l'allégorie de la caverne de Platon , ce qui a plu en 1999, c'est l'idée que le monde où l'on vit n'est pas réel, qu'on se fait exploiter par des machines et que si on veut on peut devenir résistant en apprenant les arts martiaux tout en restant allongé dans son fauteuil. Au risque d'en conclure que tuer c'est bien puisqu'on renaît toujours, les frères Wachowski laisse aussi entrevoir que la vie n'est qu'un immense jeu vidéo. Là, c'est déjà plus gênant. Avec un postulat de départ fascinant et des décors volontairement décadents ainsi que des effets visuels époustouflants, Matrix s'apparente pour le public d'alors à un véritable choc visuel. Les scènes d'action par exemple du premier X-Men de Bryan Singer furent retournées et remontées au dernier moment après la sortie du film. Très marqué par les années 90 , une multitude d'effets visuels jamais vus imprègne chaque plan. Le film se clôture par la chanson Wake up (réveillez vous) de Rage against the machine. Matrix est l'un de ces films qui aura marqué son époque.