Tout ce qui a un début est une fin. Après avoir plongé dans la complexité de la matrice, mêlé réel et virtuel, cherché la voie de la vérité, et posé de nombreuses questions, vient l’heure des réponses avec Matrix Revolutions.


Dans Reloaded, nous avions laissé la ville souterraine de Zion sous la menace grandissante des machines, prêtes à en finir une bonne fois pour toutes avec l’espèce humaine, pendant que l’Agent Smith s’était libéré de ses chaînes pour prendre possession de la matrice et tenter de saboter les dernières forces de l’humanité en tentant une incursion dans le monde réel. Face à l’ampleur du défi à relever, la dernière question qui reste est : comment s’en sortiront-ils ? Ou plutôt, comment cela se finira-t-il ? Car l’espoir semble ici mince. Et après les folles scènes d’action de Reloaded qui bénéficiaient des possibilités infinies de la matrice, c’est surtout dans la réalité, le sang, le feu et le métal que tout va se jouer dans Revolutions.


La majeure partie de ce troisième film va donc nous préparer à la bataille pour la survie de Zion, jusqu’à l’explosion de la bataille elle-même. Matrix Revolutions vient offrir une conclusion épique à la trilogie, faite d’affrontements dantesques marqués par des instants d’héroïsme, s’élevant à un niveau encore supérieur en termes d’ampleur, adoptant une approche encore plus biblique, notamment à travers l’évolution du personnage de Neo. Celui qui était déjà désigné comme étant l’Elu prend son destin et celui de l’humanité en main, partant avec Trinity pour la Source, pendant que les autres devront canaliser l’attaque des machines. Une organisation qui va permettre d’illustrer ce combat final sur deux échelles différentes mais qui, contrairement à ce que faisait Le Seigneur des Anneaux par exemple, ne se présentera pas sous la forme d’un montage alterné, préférant exposer chaque arc l’un après l’autre.


Dans son processus, Revolutions choisit d’un côté d’être très terre-à-terre à travers la bataille de Zion et, de l’autre, très abstrait dans la démarche menée par Neo pour mettre un terme à la guerre. C’est ce qui le rend assez différent des deux premiers films où l’abstraction était permanente, dans ce mélange entre réel et virtuel, ici beaucoup moins présent à cause du recours bien moins fréquent à la matrice, qui n’apparaît qu’au début et à la fin du film. C’est aussi, potentiellement, ce qui en fait l’épisode le moins aimé, à cause de la longueur des combats dans Zion, et de l’aspect très métaphysique de la démarche de Neo, qui suit finalement la logique de la saga, qui avait débuté par une initiation permettant de cerner les enjeux de la quête de Neo, avant de se poursuivre avec la maîtrise de ses facultés, jusqu’à cette dernière révélation sous forme d’élévation et de transcendance.


Champion de l’humanité pour remporter la guerre contre les machines, Neo devient le messager de paix entre les deux camps, devant faire front commun face à un nouvel ennemi ne cherchant que le chaos et la destruction de tout. C’est dans un ultime combat dantesque dans la matrice, entre Neo et l’Agent Smith, que se décide le sort du monde, pendant un quart d’heure d’un affrontement resté dans les mémoires pour être sans limites, allant toujours plus loin dans la démesure, quitte à dégoûter les esprits les plus rationnels. Matrix Revolutions se présente comme un flux ininterrompu de combats et de batailles toutes plus gigantesques les unes que les autres, menant vers une conclusion somme toute logique et judicieuse, au risque d’avoir vu certaines personnes séduites par l’idée d’origine quitter le navire au fur et à mesure.


Critique écrite pour A la rencontre du Septième Art

JKDZ29

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