Maya, donne-moi un autre titre par Casse-Bonbon

Maya, donne-moi un autre titre est un film français réalisé en 2025 par Michel Gondry. Suite directe de Maya, donne-moi un titre, l’œuvre prolonge le voyage imaginaire d’une fillette aux rêves débordants. À travers une série de séquences délirantes et déstructurées, le spectateur est invité à plonger dans un univers sans véritable logique narrative, mais où les songes de Maya s’enchaînent sans contraintes.

La principale force de la production réside dans son audace et son énergie créative. Michel Gondry livre un festival de trouvailles visuelles et de situations absurdes. Les séquences s’enchaînent avec une liberté totale, générant un comique de situation redoutablement efficace. Le non-sens devient ici une mécanique jubilatoire, transformant chaque scène en un terrain de jeu imprévisible.

L’apparition de Maya Gondry en prise de vue réelle apporte une touche de fraîcheur supplémentaire par rapport au premier film. Présentant elle-même les différentes aventures, elle introduit un lien sympathique entre les séquences et rappelle la dimension artisanale et familiale du projet.

L’aspect technique montre rapidement ses limites. L’animation en papier découpé, pensé de façon sommaire, apparaît ici encore plus simplifiée, avec des découpages parfois bâclés et des finitions précipitées. Certaines scènes trahissent un manque d’application évident. Le résultat est souvent brouillon, au delà de l'intention esthétique assumé mais faiblarde qui apparait surtout comme une manœuvre à dissimuler un manque d'effort. Le film abandonne toute véritable profondeur thématique. Cette suite se contente d’un enchaînement de saynètes loufoques sans véritable fil conducteur moral. Le public le plus exigeant risque d’y voir une suite purement anecdotique.

Blanche Gardin livre une prestation décevante en raison d'une palette d’interprétation extrêmement restreinte. La plupart du temps, on a davantage l’impression qu’elle récite son texte qu’elle ne l’incarne réellement, sans réussir à insuffler de véritable émotion ou de relief à sa narration. Comme sa voix accompagne l’ensemble du film, cette absence de vie finit par peser lourdement sur l’ensemble.

En dépit de ses faiblesses, cette suite est affreusement efficace. Malgré son caractère bancal et son absence de véritable message, l'aventure fonctionne grâce à son humour décalé et à sa générosité créative. Moins abouti que le premier opus, le film s’assume comme un délire enfantin et assumé, sans autre ambition que de divertir pleinement. Une proposition singulière qui parlera avant tout aux amateurs de l’univers fantasque de Gondry, et a tous les enfants, évidemment.