L'histoire d'amour tragique de Rodolphe, prince héritier de l'empire austro-hongrois, et de Marie Vetsera, sa maitresse, s'inscrit dans la tradition romantique quelque peu surannée des amants et grands de ce monde empêchés de s'aimer. Romantique ce prince rêvant d'amour plutôt que des honneurs de son rang et du règne qui l'attend, romantique cette jeune fille de bonne famille prête à suivre son amant jusqu'à la mort.
Avec pour décor les bals et les protocoles de la cour, les valses viennoises et les beaux costumes de l'Empire, le drame filmé par Anatol Litvak ne renouvelle guère (sauf à considérer qu'il l'introduit) l'environnement romanesque, autant qu'exotique, de la famille des Habsbourg.
S'il n'était le talent et le charme personnels de Charles Boyer et de Danielle Darrieux, je ne me serais pas beaucoup senti concerné par le sort des deux amoureux, à leur noble sentiment menacé par les conventions et les nécessités politiques ou dynastiques. La passion qu'lls expriment manque de subtilité...et de passion; si bien que son dénouement ne relève plus que de l'anecdote historique.