Me & You
5.9
Me & You

Court-métrage de Jack Tew (2015)

Et si l'amour n'était qu'un point de vue

Tout d'abord, pourquoi ce titre où le "Me" est placé avant même le "You" ? Je n'ai pas su me l'expliquer, mais peut-être ce titre reflète-t-il le positionnement de chacun, à se privilégier avant tout, et donc ne pas tenter de se baser sur l'autre. Cela pourrait expliquer l'échec de la relation dont l'histoire est contée.


Sur le fond, préparer une chambre telle qu'elle existe sur un catalogue pour emballer, pourquoi pas. Mais est-ce obligatoire de se laisser tant aller lorsqu'on n'est plus seul dans sa chambre ? Ne parlons pas de la décoration mais de la propreté : les restes de repas, les vêtements sales et en boule, la moquette ayant visiblement oublié le bruit d'un aspirateur.. Surtout que les tourtereaux semblent habiter chez les parents de monsieur !


Tout va bien, puis tout va mal, et tout finit. Quelle surpriiiiise ! On commence en sortant, s'amusant, se déguisant, jouant, puis on reste en ermites à 2 et on se lasse au milieu de nos ordures envahissantes. Au début je te retiens pour que tu restes, au final je fais comme si je dormais pour te laisser partir. Oui l'histoire n'a vraiment rien d'extraordinaire mais toutes les histoires d'amour doivent-elles se ressembler ?


Sur la forme, la musique pour les moments calmes est en contraste avec les sirènes de police répétitives qui perdent leur sens de tension au fil des fois. Pourtant, cet ensemble est en harmonie avec la sonnerie du réveil et surtout la lassante mélodie de la peluche. Parlons de cette peluche, une métaphore est-elle à faire sur cet élément si simple et pourtant si actif ? Représente-t-elle le cœur de l'un, l'amour de l'autre ? En tous cas sa place auprès du couple est aussi mouvementée que l'amour au sein de celui-ci. Et ses phrases répétitives sont plus nombreuses que les quelques paroles du couple quasiment inutiles mais indispensables pour apporter l'aspect humain qui pourrait s'oublier rapidement dans ce court-métrage.


Visuellement, les lumières s'enchaînent pour matérialiser le jour, la nuit, l'avancée du soleil dans le ciel. Cette luminosité s'intègre dans les décors parfaits : on ne se croirait pas dans un lieu de fiction malgré le plafond surement démesuré, ils ancrent l'histoire car c'est à travers eux que l'on vit l'histoire d'amour, l'amour dans son environnement et l'amour en tant qu'influence. Concernant le plafond, on ne le voit pas mais les amoureux semblent l'apprécier : je le regarde seul à tes côtés, nous le regardons ensemble puis je le regarde à nouveau et tu n'es plus à mes côtés.


Pour les costumes, c'est comme le reste vu qu'on est dans la modernité et dans le rythme des secondes qui défilent dans ce court-métrage. Je salue personnellement le choix du pull avec les 2 cerfs du jeune homme : j'adore !


Pourtant est-ce que l'amour se résume à ces quelques minutes ? A ces 2 êtres l'un pour l'autre puis l'un sans l'autre ? L'amour qui se veut être intime doit-il simplement être regardé de haut avec tous les mal-entendus dans lesquels le spectateur peut se noyer ? L'amour qui se veut naturel doit-il être présenté par le prisme des stéréotypes ? Peut-être, peut-être.. Une chose est sûre, c'est que je me suis laissée entraîner dans leur histoire d'amour dont je connaissais la fin avant qu'eux-même n'aient pu y penser, emportée par ce point de vue original et statique qui m'a ouvert les yeux sur une autre vision de l'amour. Une vision aérienne au delà de la vision sentimentale.

NoOoëlla
7
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le 6 juin 2015

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NoOoëlla

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