Avec Megalopolis, Francis Ford Coppola tente un retour monumental… mais s’égare dans les décombres de sa propre ambition.
Il y avait pourtant de quoi espérer un grand geste de cinéma : une photographie homogène et souvent agréable à l’œil, une idée de ville retro-futuriste bâtie sur les ruines de Rome, et quelques comédiens qui essaient de surnager dans le chaos. Adam Driver, Nathalie Emmanuel et Aubrey Plaza livrent les rares prestations un tant soit peu crédibles, malgré des personnages écrits sans cohérence ni épaisseur.
Car pour le reste, tout s’effondre. Entre allégories romaines mal intégrées, romance insipide, éléments de science-fiction, enjeux sociaux et politiques bâclés, le film ressemble à un patchwork indigeste. Le César de Driver, censé porter la vision du film, est d’abord antipathique, flou dans ses intentions, puis soudainement héroïque sans réelle justification (sans compter son pouvoir totalement inutile). Le fameux mégalon, matériau miracle, reste quant à lui un mystère total. L’attaque de Clodio, attendue comme un climax, tombe à plat faute de tension ou d’enjeu clair.
Les dialogues sont abscons, les monologues pompeux (insupportable de supporter ceux de César, qui n'ont en plus ni queue ni tête), et les effets visuels, d’un kitsch digne des années 2000, finissent de plomber l’immersion. La première heure traîne sans intrigue, et même quand le rythme s’accélère, l’intérêt, lui, ne décolle jamais.
Ce qui domine, c’est surtout l’incompréhension face à un projet aussi fou que raté.