Hello tout le monde ! (regarde autour, constate qu'il n'y a personne, continue comme si de rien n'était) J'inaugure un mini-format pour ne pas passer la journée à rédiger.
Donc, comme c'est Coppola et comme le casting est alléchant, et malgré les avertissements éclairés de mes éclaireurs et éclaireuses, j'ai vu Megalopolis. Enfin vu... j'ai tenu 42 minutes et je me félicite de ne pas l'avoir vu au cinéma.
***************************** LES SPOILERS VONT SUIVRE *****************************
Commençons par ce que j'ai aimé. La réalisation est chouette et créative (C'est Coppola). Il y a de chouettes acteurs (Adam Driver, Lawrence Fishburn...). Le délire romain au 21e siècle avec sandales, robes à l'antique et colonnades est marrant mais dommage qu'il ne s'applique qu'aux femmes (faut croire que porter une jupe enlèverait leur dignité aux bonhommes, elle est vraiment fragile cette dignité).
Bon bah voilà, j'ai fait le tour de ce que j'ai aimé. C'était court, hein ?
Je passe donc à ce que je n'ai pas aimé. Naturellement, je ne vous parlerai pas du scénario, n'en ayant eu que le début. L'image est dégueulassement gavée de numérique. Il y a des aplats de couleurs aléatoires à la truelle hyper kitsch, des flous appliqués n'importe où, des ajouts de faux éclairages (le stagiaire a oublié de mettre la lampe, je vais te bricoler ça sous photoshop) beaucoup trop visibles... Autant je trouvais ça fun et créatif dans 300 ou Sin city, là je trouve ça tout simplement moche. Le personnage principal de César est insupportable de vacuité, de mépris et d'arrogance. Quelque fois, ça peut être chouette un perso qu'on a envie de brûler au boit de deux minutes, là j'ai juste trouvé ça pénible. Cela m'a agacée d'avoir Driver en maître et Fishburne en esclave. L'inverse m'eut semblé bien plus intéressant. Les scènes sont longues et les acteurs se mettent incongrument à y déclamer de la poésie ou à faire une petite danse. Ce pourrait être drôle si le film n'était pas autant premier degrés. Après, vous me direz, c'est ptêt moi qui ne comprends rien au génie créatif, visionnaire et tout... Le ton est pontifiant à outrance, faussement intello avec des références soit disant pleines de sagesse, histoire de légitimer un propos pas très fin, pas novateur et amené de façon lourdingue (le génie visionnaire incompris en lutte contre les magnats décadents). Le tout est saupoudré de tropes que j'aimerais voir disparaitre une bonne fois pour toutes, comme "il faut détruire la civilisation et tuer tout le monde pour créer son utopie, sisi", "toutes les femmes sont des salopes qui ne pensent qu'à se taper des mecs riches"... Au cas où je ne comprendrais pas ce que je vois à l'image et où les citations gravées sur les murs ne suffiraient pas à enfoncer le clou, une voix off (noms de dieux que je hais les voix off) vient me répéter tout ça. Parce que vous comprenez, c'est teeeeellement intelligent, je pourrais ne pas suivre. Et si ça ne suffit toujours pas, le film aligne les symboles à l'écran : statues antiques qui s'effondrent littéralement sur le passage du héros qui va amener la modernité dans la cité, enfants pauvres lorgnant de derrière des barreaux les orgies des riches... Tout dans la finesse.
Bref, ces 42 minutes m'ont fait l'effet d'une pub pour Flanby. La pub vous le vante par tous les moyens mais, quand vous le démoulez, ça reste un truc tout mou et sans grand goût.