Lars Von Trier est le cinéaste de la lâcheté, dans ce qu'elle a de plus terrible.
Elle parcourt le diptyque nymphomaniac, on l’aperçoit dans les idiots, elle transcende Melancholia
La lâcheté à tout les étages.

la première partie est celle qui annonce la fin, la fin de notre monde,
Justine blasée comme jamais se retrouve au cœur d'une des fêtes de mariage les plus gênantes de toute l'histoire du monde, de France et de Navarre. Filmée de manière agressive on est très gênés devant cette cérémonie où tout semble mal se passer, comme si elle voyait venir les choses, cette fin si proche,

La mère elle a déjà tout compris, elle n'est plus de ce monde, ce qui se passe autour d'elle est futile et dérisoire.
Peu a peu au cours de la soirée à l'image de Festen, le vrai visage des hommes se dévoile:
un père lâche (on y revient) un patron méprisable, le beau-frère détestable, même Justine nous agace par sa façon de réagir.
Lars Von Trier détruit d'une main de maître l’aspect magique de ce genre de cérémonie, pour nous rendre quelque chose d'anarchique, de violent; la fin est proche.

La seconde partie nous confond.
Justine aussi a fini par comprendre, elle abandonne comme si elle s'était rendue avant l'heure de la fin.
Reste sa sœur qui elle hésite, elle refuse de voir la vérité en face, ne peut accepter cela. Influencée par son mari elle se voile la face.
Le mari ici représente la lâcheté par excellence. Si Dorval pense que les sceptiques seront confondus, Lars Von Trier lui dit que les élites seront confondues, prétentieux et prétendant tout savoir, il est le symbole de l'arrogance, ceux qui donnent des leçons, les cultivés, les savants calculateurs, mais une fois qu'ils sont face à la vérité ce sont eux qui courent le plus vite. Il est lâche et faible et dans un dernier acte, terrible et traumatisant pour le spectateur que je suis, nous sommes nous aussi confondus par la vérité, il n'y a que peu d'espoir,

Un cinéma de de terreur, de lâcheté, dévoilant peu à peu la face des hommes. Ici ce ne sont pas les comédiens qui portent un masque mais les personnages eux même, ils finissent par tomber. De la destruction des cérémonies (thème principal de Festen) à l'arrivée de l’apocalypse, Lars Von Trier ne semple plus avoir trop d'espoir. Comme Justine , sans être heureux de son arrivée, il attend avec impatience cette fin.

Dans un monde où il est du devoir du bon citoyen de crier au nazisme et à la misogynie quand bon lui semble, où la critique dénuée de tout contexte est devenue une mode; Lars Von Tier affublé de tout ces sobriquets avance, il marque chacun de ses films d'une puissance incroyable, n'en déplaise aux accusateurs et aux sceptiques, de toute façon ils seront confondus.
plathoon
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le 6 nov. 2014

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