Melancholia par Le Cinema du Ghetto
Comme pour Antichrist, Lars Von Trier introduit son film par des séquences tournées en Phantom à plus de 1000 images secondes. Ces images qui sont un sommaire du film montrent au spectateur qu’il ne doit pas se focaliser sur la façon dont se déroule le film, le spectateur doit voir autre chose que ce qui nous est montré. Il doit voir au-delà des images. Comme dans quasiment toutes ses productions, Lars Von Trier découpe son film en plusieurs parties, une première intitulée Justine (Kristen Dunst) et une deuxième intitulée Claire (Charlotte Gainsbourg).
Dans la première partie, on assiste au mariage de Justine et Michael (Alexander Skarsgard) qui n’est pas sans rappeler Festen du réalisateur et ami de Lars Von Trier, Thomas Vinterberg avec lequel il a créé les conventions du Dogme. En effet, on retrouve comme dans le film de Vinterberg des scènes de révélations angoissantes lors d’un repas entre proches, une ambiance continuellement pesante et l’utilisation de la caméra épaule donnant un aspect plus réaliste à la scène en plaçant le spectateur en tant que voyeur. En ouverture de cette première partie, on assiste à une scène comique ou les mariés sont heureux, rient et semblent partager leur amour. Mais dès l’arrivée au château où à lieu la réception organisée par Claire, la sœur de Justine, le ton du film change soudain grâce au jeu formidable des deux actrices. On a le sentiment que le film sera comme la route que vient d’emprunter la limousine, long, sinueux en plein d’épreuves. On s’aperçoit dans cette première partie que Justine est déjà quelque peu névrosée. Elle voit en son mariage un nouveau départ, l’événement qui lui fera oublier sa mélancolie grâce à l’amour de ses proches et de son mari. Justine n’est en fait pas prête à se marier et Claire l’a bien compris « C’est bien ce que tu veux ?». Justine n’aime pas les conventions. Elle s’arrête pour regarder Antares l’étoile rouge du scorpion et va voir Abraham son cheval alors que dans le salon tout le monde s’impatiente. Puis le film avance et Justine ne trouve pas l’amour qu’elle recherche dans son entourage, les gens autours d’elle ne lui propose qu’un bonheur matériel, son beau frère (Kiefer Sutherland) lui paye la soirée et ne pense qu’à son argent, son patron lui propose une augmentation ainsi que le slogan pour une nouvelle campagne de pub, son mari lui achète un terrain avec des pommiers et Claire ne pense qu’à la réussite du mariage (même si elle est la seule avec son fils à montrer un véritable amour pour Justine). Justine ne peut vivre dans ce monde superficiel et ce réconfort elle ne va le trouver ni chez son père qui passe son temps à amuser la galerie ni chez sa mère qui dénonce le mariage en public. Justine tombe son masque lors d’une discussion avec elle ou exténuée de ne pas trouver ce qu’elle cherche lui dit « je souris, je souris, je souris »et sa mère de répondre « Tu mens à tout le monde », « arrête de rêver ». Le mariage aurait été une solution pour Justine de mener une vie traditionnelle, de s’adapter aux règles qu’elle rejette mais le dernier espoir de trouver de l’amour autour d’elle s’envole en même temps que s’envolent ou brulent les « lampions ». Comme dernière tentative pour s’en sortir, Justine fais l’amour avec Tim car il n’a rien à lui proposer et tout comme elle, ne se sent pas à sa place. Elle espère trouver un certain réconfort mais cela échoue. Le mariage se termine lorsque Michael comprend qu’il ne peut combler le manque de Justine et décide de partir. Le lendemain Justine et Claire qui semblent s’être réconciliées partent faire une promenade à cheval. C’est alors que Justine remarque qu’Antares, l’étoile rouge du Scorpion à disparu.
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