Un air de déjà vu

Après Following, le premier film de sa carrière qu'il réalisera avec à peine 6 000 dollars et qui montrera au monde son talent, malgré des résultats mitigés, Christopher Nolan se lance dans son deuxième projet avec son frère Jonathan : memento. C'est ce dernier qui est à l'origine de l'histoire puisqu'il est l'auteur de la nouvelle dont le film s'inspire. Un projet avec un budget bien plus important de 9 millions et dont le rôle principal a failli être attribué à Brad Pitt. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, puisque je n'ai aucun atome crochu avec cet acteur, mais je pense que ça aurait été plus intéressant.

Avec un scénario clairement original, memento propose deux histoires en une (celle de Léonard Shellby, mais aussi celle de Sammy Jankis) qui sont tout aussi bien gérées l'une que l'autre et nous propose des histoires captivantes et bien gérées. Les personnages et le rythme sont globalement bien gérés aussi et je ne reconnais qu'un seul point réellement moyen, voire mauvais, pour ce film : la prestation de Guy Pearce (qui est, tout de même, le personnage du film) est plus que médiocre et le film aurait été bien plus intéressant avec un acteur qui aurait su proposer autre chose. Au niveau de la technique, l'alternance entre les scènes en couleurs et celles en noir et blanc amène un style plutôt complet et nous montre l'étendue des qualités de réalisation de Nolan. On notera aussi la fin particulièrement bien écrite et qui propose un twist assez sympathique.

J'ai peut-être un regret supplémentaire : je pense qu'un tel scénario aurait été plus intéressant si le réalisateur avait eu un peu plus d'expérience. Il est déjà bon en l'état, mais une proposition plus travaillée aurait pu être excellente, surtout au vu de l'originalité de l'histoire et les bonnes idées mises en place au niveau du rythme et de la réalisation.