Une très jolie carte postale animée.
J'ai pris beaucoup de plaisir à voir ce film.
La photographie est sublime (les lumières sont gérées de main de maître), les décors et costumes sont somptueux, la musique se laisse écoutée sans déplaisir. J'aurais donc plutôt tendance à conseiller cette superproduction hollywoodienne (puisque je lui ais attribué 7 étoiles). Mais allez-y en sachant que l'on se trouve bel et bien devant une œuvre de fiction holywoodienne, loin d' un documentaire sur le métier de geisha et assez loin du livre original ( http://www.senscritique.com/livre/memoires-d-une-geisha/4721282890405650 ).
Dans ce film, il ne faut pas espérer en apprendre beaucoup plus sur le "monde des fleurs et des saules" (le petit nom du monde des geishas et des meikos). Si la trame de l'histoire ressemble à celles d'un certain nombre de geikos de cette époque (enfants vendues comme servantes par leur famille pauvre, apprentissage très rude, coups tordus entre rivales), tout le reste n'est que fantasme d'occidental assez loin de la réalité de la culture traditionnelle japonaise.
En fait c'est une belle carte postale : on nous vends avec talent une esthétique, un pays, une culture, des charmes, mais tels que le touriste désire les voir. Et tant pis si le discours sur la société de l'époque, présent dans le livre dont est tiré le film, passe à la trappe pour ne faire place qu'à ce qui est chatoyant.
Un exemple concret : les danses et notamment celles où l'héroïne se fait reconnaître comme véritable geisha. Globalement, elles sont bien loin du style traditionnel et de leur codification, qui est, il faut le reconnaître, assez difficile à saisir pour les non-initiés. Les mouvements et attitudes peuvent plaire aux yeux des occidentaux, mais il manque toute l'épure et la précision gestuelle exigée pour être une véritable "femme d'art" japonaise.
Pour ceux/celles qui veulent en savoir plus sur ce monde-là, par le biais de la fiction, je conseille, outre le livre éponyme "Mémoire d'une geisha", le manga de Kazuo Kanimimura , "L'apprentie geisha". Moins cliché, plus dérangeant, mais plus édifiant.