Un docu-fiction au dispositif original et ambitieux, mais qui n'est pas sans rappeler ceux de Little Girl Blue ou Les Filles d'Olfa, sortis l'an dernier : une voix off, celle d'une femme âgée qui raconte sa propre histoire et mais aussi celle d'autres femmes qui ont tenu à rester anonymes, des histoires illustrées dans des scènes jouées à l'écran par des comédiens, dans un appartement qui sert d'unique décor et qui évolue en fonction des décennies et des personnages qui le traversent.
Prendre à bras le corps la question du désir et de la sexualité féminins, totalement opprimés pendant des siècles, est tout à fait salutaire. Pour autant, comme pour Little Girl Blue, le film se transforme en exercice de style et le dispositif finit par l'emporter sur l'émotion.
[spoiler]Prémices d'un bonheur amoureux, désillusion, soumission, violences conjugales, puis divorce, libération, indépendance, émancipation et plaisir[/spoiler], le film enchaîne les scènes plutôt convenues et déroule un récit dont on devine toujours trop facilement la suite et dont le propos ne surprend vraiment jamais, à part lorsqu'il ose aborder des sujets moins habituels, [spoiler]comme la masturbation[/spoiler].
L'ensemble reste tout de même très travaillé et de bonne facture et le geste féministe est à saluer.
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