Vous pensez avoir vu des monstres aux yeux d'insecte ? Vous n'avez encore rien vu.

"Men in Black 3" arrive 15 ans après l'original divertissant et 10 ans après que la suite ait pondu un œuf, et la surprise est qu'il est meilleur que le premier. Étant donné le passage du temps, le concept entier peut être nouveau pour certains spectateurs, mais il rend toujours service : Il existe une agence secrète chargée de recenser tous les extraterrestres sur Terre, et il y en a autant que l'expert en maquillage Rick Baker peut en concevoir. Je ne suis pas sûr qu'un agent du MiB puisse être aussi discret lorsqu'il s'habille exactement comme les Blues Brothers, mais peu importe, ils font le travail.

L'histoire jusqu'à présent : Le vétéran agent K (Tommy Lee Jones) et sa jeune recrue agent J (Will Smith) sont sous la supervision de l'agent O (Emma Thompson) quand il y a une urgence. Boris l'animal (Jemaine Clement), un extraterrestre hideux, s'est échappé d'une prison de haute sécurité sur la lune. Il est le dernier membre survivant de sa race, toujours en colère parce que l'agent K a tiré sur un de ses bras. Son plan : Voyager dans le temps et tuer l'agent K avant que cela n'arrive.

Un bras comme le sien, vous ne voulez pas le perdre. Sa paume sert apparemment d'abri à une méchante petite créature insectoïde qui bondit et vous découpe en morceaux. En effet, Boris est l'un de ces extraterrestres dont le corps entier semble contenir des ouvertures par lesquelles des choses peu appétissantes peuvent se nourrir de ses victimes.

Le voyage dans le temps peut devenir très compliqué. Pour faire simple : L'agent J (Will Smith, vous vous souvenez) tente de voyager dans le temps pour empêcher Boris l'animal de tuer K. Le jeune K existe donc à la même époque que J, qui a le même âge qu'au début, de sorte que le vieil homme et le jeune homme sont maintenant contemporains.

La façon dont c'est réalisé est la réussite la plus impressionnante du film. Le jeune agent K est interprété, non pas par Tommy Lee Jones maquillé par des prothèses, mais par Josh Brolin. Le casting est parfait. Il ressemble à un jeune Tommy Lee Jones, et il lui ressemble tellement que le réalisateur Barry Sonnenfeld, en l'entendant, aurait versé des larmes de soulagement. En regardant le film, j'étais convaincu que Jones avait doublé sa propre voix. Mais souvenez-vous que Brolin était aussi un bon sosie de George W. Bush dans "W.".

Quoi qu'il en soit, l'agent J retourne dans le passé pour sauver l'agent K, et non contents de peupler le film d'innombrables extraterrestres époustouflants issus de l'imagination fertile de Rick Baker, Sonnenfeld et son scénariste, Etan Cohen, font également preuve d'un flair hitchcockien pour utiliser des lieux ironiques. Pour des raisons qui m'échappent, afin de revenir au "présent", il est nécessaire de tomber d'une très grande hauteur et d'appuyer à la dernière seconde sur le bouton d'un gadget. Ca implique que l'agent J rampe sur l'un de ces aigles à l'allure médiévale au sommet du Chrysler building, ce que l'on peut imaginer que Hitch confie à Cary Grant.

Une séquence finale virtuose se déroule à Cape Kennedy, le jour de la première tentative d'alunissage. Un autre gadget doit être placé sur la lune pour sauver l'humanité, et ca implique une tentative de dernière minute pour ramper jusqu'à la capsule pilote d'Apollo 11, enfiler le gadget et s'échapper en utilisant un de ces parachutes prévus pour les astronautes en cas d'urgence. Le premier lancement sur la lune ayant été retransmis par de nombreuses caméras de télévision et scruté par d'innombrables jumelles, il semble peu probable que cette tentative soit passée inaperçue. Peut-être y a-t-il une échappatoire - comme si la tentative réussissait, elle changeait l'avenir et s'avérait inutile.

Peu importe. Le film bénéficie du soutien comique d'un personnage secondaire nommé Griffin (Michael Stuhlbarg), qui porte un bonnet Elmer Fudd tricoté et a la capacité de voir toutes les variations possibles résultant de divers événements pendant le voyage dans le temps. "Euh, oh", dit-il toujours, "c'est celui où ...".

Permettez-moi de dire que, bien que j'aie aimé le premier film "MiB", je n'étais pas particulièrement impatient de voir cette suite tardive. Mais je me suis amusé. Il y a une intrigue ingénieuse, des monstres bizarres, des falaises audacieuses, et vous savez quoi ? Une scène finale qui ajoute une nouvelle dimension, plutôt touchante, aux personnages de J et K.