Ce n’est évidemment pas la comédie du siècle ni de la décennie ni de l’année, mais le résultat n’est pas aussi catastrophique qu’on aurait pu le craindre. Si certaines situations sont plutôt amusantes après une mise en place terriblement inquiétante, il faut reconnaître qu’elles sont largement bonifiées par des acteurs au capital sympathie évident et efficaces dans leurs rôles. Prime, une nouvelle fois, à Artus, toujours aussi naturel et désopilant. Dommage cependant que le potentiel ne soit pas totalement exploité. En effet, la situation est rapidement sous contrôle et empêche le film de basculer dans une plus grande loufoquerie. Par ailleurs, la péripétie gravitant autour de contrats russes manque de sel et sa résolution ne convainc absolument pas alors qu’elle occupe une place importante dans le récit.
On est ainsi davantage sensible aux relations aux différents personnages qui partent dans tous les sens et tiennent leurs promesses en termes de drôlerie. Les personnages sont globalement soignés et donnent lieu à de vrais bons moments de comédie. On retrouve aussi les habituelles sorties de route propres au cinéma d’Olivier Baroux. Son remake manque ainsi globalement de rigueur à la fois dans la conduite de son récit et dans l’exploitation de son sujet. Certains personnages ou idées sont ainsi abandonnés (plusieurs mensonges sont omis dans la nouvelle réalité, l’assistant de Jérôme disparait après avoir occupé une place importante) tandis que la romance amoindrit la dimension comique de l’ensemble.
Le résultat est donc sympathique mais paresseux. Cela se regarde aussi vite que ça s’oublie mais les acteurs font vraiment le job et assurent de passer un moment agréable. Autrement dit, dans les années 2020, une comédie française dans la norme.