Métal Hurlant est un film que j'ai vu assez jeune, et que j'avais beaucoup apprécié. Il brasse des univers variés allant de la fantaisie kitch à la science-fiction déjantée, en passant par le polar noir et le film de guerre, et se paye une bande son phénoménale qui en fait encore aujourd'hui la principale attraction : Riggs, Blue Oyster Cult, Black Sabbath et Don Felder, il y a de quoi se faire plaisir.
En le revoyant aujourd'hui avec un mélange d'ennui et de perplexité, je soupçonne que mon affection adolescente venait en grande partie de l'abondance d'énormes nichons dont le film nous arrose généreusement, parce que sorti de ça, c'est assez con, pas passionnant et l'animation a parfois mal vieilli (Captain Stern). La cible est très clairement l'adolescent hétéro en lutte avec ses hormones, qui y trouvera son content de muscles, de masculinité stoïque et femmes faciles et chaudasses, toutes à poil et gaulées de la même manière.
Certains courts sont encore sympa, d'autres sont médiocres, mais le pire, c'est ce fil conducteur totalement nul qui s'efforce de relier les segments sans trop de conviction, avec le Loc-Nar (l'orbe vert maléfique). Non seulement l'histoire qu'il raconte en fond n'a aucun intérêt, mais certains courts métrages n'en ont rien à foutre, comme "So Beautiful and So Dangerous" (celui avec les aliens qui sniff de la coke) qui ne s'en cache même pas.