Meurtre par décret (Murder by Decree) est un excellent thriller horrifique britannico-canadien réalisé par Bob Clark, écrit par John Hopkins, d'après les personnages d'Arthur Conan Doyle... Mais surtout inspiré du livre-enquête de Stephen Knight : Jack the Ripper : The Final Solution (Ce livre suggère que ces meurtres sont le résultat d'un complot impliquant la famille royale britannique, la franc-maçonnerie et le peintre Walter Sickert)... Ce long métrage met en scéne Sherlock Holmes (excellent Christopher Plummer) et le docteur Watson (Magnifique James Mason) qui sont sur la piste de Jack l'Éventreur.... Une enquête va les mener dans l'entourage de la famille royale, du gouvernement britannique et de la franc-maçonnerie.... Servis par des acteurs comme David Hemmings qui joue l'inspecteur Foxborough (un membre de la loge Londonienne)... Susan Clark qui joue Mary Kelly (la cinquième et dernière des victimes du célèbre meurtrier)... Frank Finlay qui joue l'inspecteur Lestrade (Pour anecdote il joue le même role dans Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur)... Anthony Quayle qui joue Sir Charles Warren (Le chef de la police très critiqué par la presse, pour son attitude au moment du Bloody Sunday du 13 novembre 1887...)... Donald Sutherland qui joue le medium Robert Lees... Geneviève Bujold qui joue Annie Crook (une victime de cette affaire).... et Sir John Gielgud qui joue Lord Salisbury, le Premier ministre... Seconde rencontre cinématographique d'un personnage historique, Jack l’éventreur et de Sherlock Holmes, aprés celui réalisé par James Hill (A Study in Terror) en 1965... Le principal intérêt du film réalisé par Bob Clark réside a dépoussiérer les mythes du célèbre detective créé par Arthur Conan Doyle (joué par un magnifique Christopher Plummer)... dont la silhouette et le caractère stéréotypés inspirèrent (Et inspire encore par ailleurs) beaucoup le cinéma et la télévision (Plus de 150 long métrages lui furent consacrés) reste ici brillant, raffiné et a dominante très égocentrique... gagne considérablement en humanité... Il est montré comme un homme capable d’émotions comme le désespoir et l’écœurement par rapport a une certaine société Britannique puritaine, hypocrite et sans scrupule et de son égoïsme de classe sociale... Quant a Watson superbement interprété par James Mason (ah, la scéne du petit pois et celle ou il apprend qu'un inspecteur de Scotland Yard, fait parti de la Loge Franc-maçonnique...), le voici enfin arraché, a sa condition de servile et de faire valoir... Il devient un compagnon chaleureux, intelligent et sensible (Il faudra attendre Le Chien des Baskerville (le téléfilm de 2002) pour retrouver un Watson (joué par Ian Hart) de ce niveau)...
Le second attrait du film, c'est la qualité des décors (créés par Harry Pottle (le directeur artistique des séries Chapeau melon et bottes de cuir et Amicalement vôtre... Ainsi que du James Bond : On ne vit que deux fois) très travaillés (Des faubourgs noyés dans le brouillard a l'asile sordide... En passant par les façades lépreuses aux ruelles désertiques filmé (par le chef-opérateur Reginald H. Morris) en plans subjectifs...) et sans oublié, au niveau de la forme, la bonne utilisation du ralenti (La charrette fantomatique) ou du montage alterné (réalisé par Stan Cole (Black Christmas de Bob Clark)... Indéniablement, le réalisateur Bob Clark qui bénéficia d'un casting exceptionnel, a su créer un climat angoissant et sombre de désespoir (La scéne de l'asile est un morceaux de bravoure) sur un scénario vraisemblable (Lequel a été copié (non revendiqué) par Alan Moore et Eddie Campbell pour leur BD From Hell... qui lui même a inspiré le film (du même nom) réalisé par les frères Albert et Allen Hughes) qui donne une certaine lumière sur le personnage du mystérieux Jack l'éventreur... Enfin bref, ce Sherlock Holmes est l'un des meilleurs du genre par sa noirceur et sa critique sociale.