Un concentré de nanardise, sur fond d’amitiés (viriles) et de philosophie ringarde sur le taekwondo…

Dans les années 80 à Miami en Floride, une bande de motards contrôle le trafic de drogue et s’en prend à un groupe de jeunes rockers experts en arts-martiaux.


Réalisé par Woo-sang Park, Miami Connection (1987) ne bénéficiera jamais d’une exploitation en salle, aucun distributeur ne voudra prendre la peine de l’exploiter tant ce dernier n’avait aucun intérêt à leurs yeux. Il aura fallu attendre 25ans pour que ce nanar renaisse de ses cendres, tel un Phoenix, grâce aux bons soins de Drafthouse Films qui aura pris soin de le restaurer afin de l’exploiter dans une poignée de salles, en DVD, sur différentes plateformes et même en VHS en édition limitée.


Après avoir découvert ce film, on peut comprendre que pas grand monde n’ait voulu se donner la peine d’y investir de l’argent pour l’exploiter auprès du grand public. Ce film est un concentré de nanardise en puissance. On y trouve tout et n’importe quoi, ça fleur bon les années 80, il y a des coupes mulets, des crop tops, des mini-shorts moule burnes, de la bagarre, beaucoup de bagarre, des ninjas, de la moustache, une B.O. très 80’s et puis… c’est tout.


Le script est relativement vide, tout juste on parvient à comprendre qu’il y a quatre groupes bien distincts, à savoir, les "Dragon Sound" un groupe de musiciens férus de taekwondo (avec le sosie de Freddy Mercury en judoka), des bikers dealers, un groupe de loubards dirigé par un certain Jeff (l’archétype du viriliste mâle-alpha, habillé en treillis, barbu avec sa toison torse-poil et la dent de morse en guise de boucle d’oreille) et enfin, des ninjas motards. Bref un joyeux bordel où au milieu de tout ça, histoire d’apporter encore plus de consistance à cette histoire, on nous rajoute une relation amoureuse interdite (façon Roméo & Juliette) entre Jane (la sœur de Jeff) et John le bassiste du groupe de musicos.


Non seulement l’histoire est complètement pétée, mais en plus de ça, on nous rajoute des sous-intrigues à la mords-moi-le-nœud (les membres de "Dragon Sound" sont cinq hommes qui non seulement vivent en coloc, mais se passionnent tous pour le taekwondo et la musique, fréquentent tous la même université et pour couronner le tout, je vous le donne en mille, sont tous orphelins ! Y a un côté très gay-friendly dans leur attitude où, au sein de cette colocation où ils passent le plus clair de leur temps torse-nu ou en serviette). La séquence émotion avec Jim, le seul black du groupe, qui apprend à ses potes que sa mère est coréenne et son père, un soldat américain, dont il vient tout juste de retrouver la trace est prodigieusement drôle et absurde.


Bref, le film part rapidement en couille, entre les musiciens qui se produisent sur scène, tout en s’entraînant au taekwondo, le groupe de bikers qui contact l’autre groupe de loubards pour s’associer et enfin, les ninjas qui se battent comme des branques. Si l’on n’a pas le temps de s’ennuyer, étonnamment le film brasse énormément de vent et n’a pas grand-chose à nous raconter.


Si l’on devait tenter de résumer ce film, on pourrait dire qu’il s’agit d’un film sur l’amitié (virile), saupoudré d’une touche philosophique ringarde sur le taekwondo (et la non-violence, bien que ça n’est absolument pas l’image que véhicule le film). Pendant un peu plus de 80min, le réalisateur tente ce qu’il peut pour donner le change, mais c’est peine perdu, tout est prétexte à de la bagarre (ça se fight pour un rien, d’ailleurs mention spéciale à la folle de service en crop top, on se demande encore quel était son rôle, voir son utilité), sachant que l’intégralité du cast’ joue comme des pieds, que les combats semblent avoir été chorégraphiés avec le cul et le plus drôle dans tout ça, c’est que Y.K. Kim (Young Kun Kim) est censé incarner un étudiant d’une vingtaine d’année alors qu’il a la quarantaine. D’ailleurs, ce dernier, est multi-casquette sur ce film, puisqu’il interprète non seulement l’un des rôles principaux, mais est aussi coscénariste et coproducteur (il a même hypothéqué son école de taekwondo pour financer le film). On évitera de s’attarder sur la mise en scène qui cumule les séquences de remplissage (le film n’a rien à raconter), c’est bien simple, si vous enlevez les plans inutiles, il n’y a plus de film. Enfin, on pourra toujours signaler que la B.O. dans son ensemble est loin d’être dégueulasse, ça relève même du miracle qu’il y ait au moins ça à sauver du film.


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le 11 avr. 2022

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