Michael Clayton
5.8
Michael Clayton

Film de Tony Gilroy (2007)

on peut reconnaît un bon réalisateur à son courage

On devrait toujours écouter ses amis. Quand mon Phiphi à moi m’a dit « Michael Clayton, ouais, c’est pas mal. Ca te plairait ! » J’aurais dû l’écouter. Et y aller. Right away. Peut-être qu’il aurait du être plus dithyrambique, le Phiphi, à la façon des ados, ou donner une note sur dix à la façon des critiques de cinéma télé, mais, en fait, il a raison, on a passé l’âge.

Au final, je n’y suis pas allé ; trop de Djjjoordge, trop de bogossitude cool mâtinée de conscience sociale, trop de What else ?

Mais l’idée a fait son chemin, et quand Michael Clayton est passé sur la chaîne avec un +, je l’ai enregistré. Il traînait donc sur mon disque dur quand je suis passé à l’attaque avant-hier soir…

Eh bien, c’est très bien ! C’est une sorte d’Erin Brockovich à l’envers (décidément Soderbergh – qui produit – a un problème avec les multinationales !)

Ça commence donc par une grosse boite agrochimique qui a empoisonné des agriculteurs avec ses engrais, et qui fait face à un class action qu’elle est sûre de perdre. Un cabinet d’avocat, dirigé par le toujours génial Sidney Pollack (pourquoi n’a-t-il pas fait l’acteur dans plus de films !) essaie de leur sauver la mise. Mais un des avocats, et l’un des meilleurs, pète les plombs et se retourne contre ses employeurs, et son client.

C’est là qu’intervient Michael Clayton (George, bien sur !) : ancien flic, avocat freelance, qui intervient dans la zone grise pour gérer les mauvais coups. Le voilà chargé de ramener son collègue et ami à la raison.

Cette histoire, somme toute classique, Tony Gilroy* a le talent de la cacher dans une trame scénaristique complexe. Un scénario qui commence par la fin ; des images mystérieuses, un puzzle que le spectateur essaie de recomposer : Clayton jouant au poker, une femme en sueur dans les toilettes, un prêteur sur gages… Petit à petit, les pièces s’imbriquent, le sens prend forme, jusqu’à une conclusion qui reste classique, mais, de par ce traitement, se révèle brusque et inattendue.

Acteurs excellent, musique et cinématographie parfaite : on est sous le charme – doublement – de Michael Clayton. Et on peut reconnaît un bon réalisateur à son courage : celui, par exemple, de tout miser sur un plan séquence final, dans un taxi : sur le sourire énigmatique de George Clooney.

*Encore un monsieur qui a travaillé sur Armageddon (Adaptation du scénario)
ludovico
7
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le 29 déc. 2012

Critique lue 770 fois

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ludovico

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