Notre jour viendra

Michael Collins est une petite leçon d’histoire sur la lutte pour l’indépendance de l‘Irlande. Le film se sert des faits historiques marquants, à savoir l’insurrection de Pâques de 1916, le premier Bloody Sunday et la guerre civile, pour trouver son rythme et suivre l’évolution de son personnage principal, Michael Collins. Ce leader révolutionnaire dont le nom et le destin sont étroitement liés à l’histoire irlandaise, fût de tous les combats.

Tout commence par la tentative avortée de la prise de la Poste centrale de Dublin lors de l’insurrection de Pâques. Ce cuisant échec finit dans un bain de sang et de nombreux artisans de ce soulèvement, dont Collins, décideront par la suite de mener des actions de guérilla et d’éviter les attaques frontales faces à une armée britannique bien équipée et entraînée. Le tournant dans la lutte sera le traité anglo-irlandais signé en 1921 et qui officialisait la création d’un nouvel État irlandais indépendant sous le nom d'État libre d'Irlande. Un traité qui divisa profondément les indépendantistes et déboucha sur la guerre civile.

Le réalisateur, Neil Jordan, fort de son récent succès avec Entretien avec un vampire, livre un film plus personnel sur l’histoire de son pays et cherche, par le biais de cette œuvre, à rendre hommage à un héros national ce qui lui valut les foudres de la presse britannique, l’accusant de réécrire l’histoire. Deux acteurs apportent un charisme et une prestance nécessaire au film. D’un côté Liam Neeson est parfait dans son rôle de Michael Collins. Quant au personnage d’Éamon de Valera interprété par Alan Rickman, sa la ressemblance avec le vrai de Valera est bluffante.

Un film méconnu qui gagne à être vu et qui fût justement récompensé du Lion d’or à la Mostra de Venise. Un bon moment de cinéma qui allie habilement faits historiques et mise en scène percutante.