Un autre film de Satoshi Kon que je découvre et encore une pépite.
Suite à un méli-mélo de droits (merci pas merci, Dreamworks) Millennium Actress (2002) sort enfin en salle / DVD en France. Pour l'occasion, le film avait été projeté en dernières minutes aux Utopiales 2019 et malgré une absence dans le programme, on était assez nombreux pour le découvrir (ou le redécouvrir) sur grand écran. D'ailleurs, bravo à la présentation de Philippe Lux, hyper captivante et qui à la fois fait une présentation enthousiasmante de la vie de Satoshi Kon tout en expliquant pourquoi il ne sortait que maintenant
Millennium Actress raconte l'histoire de deux hommes qui vont interviewer une actrice des années 40/50 afin qu'elle parle de sa carrière. Très vite, ceux-ci sont mélés à ses souvenirs comme s'ils étaient présent pour filmer....
...et on comprend très vite que ça va mélanger la vie de l'actrice avec les rôles qu'elle a eu dans ses films, sans que l'on sache vraiment quoi est quoi et le film nous montre très vite qu'on ne saura jamais vraiment et qu'on s'en fout complètement. Pour le coup il suit un fil assez clair et simple (la poursuite d'un homme dont elle était amoureuse) qui permet au spectateur de ne jamais être perdu malgré le méli-mélo fiction/réalité et les différents genre de films.
Sans parler des clés inconsciente que le film nous donne : je savais dès le départ que Chioko n'allait jamais trouver l'homme qu'elle aime, étant donné que sa fleur préférée est le lotus, symbole de la pureté.
C'est un tour de force : je suis fascinés par la façon dont on peut rendre une histoire aussi riche et complexe sans jamais perdre son fil ou son spectateur. Satoshi Kon pose plein de jalons dès les premières minutes (notamment le générique) qui permette au spectateur de ne jamais être perdu et Et autant le dire, je suis complètement jaloux. Arrivé à la fin du film, j'ai cligné des yeux en faisant "mais, c'est déjà fini ?" et j'avais l'impression qu'on était juste à la moité.
Est-ce parce que j'ai trouvé Perfect Blue un poil cliché et Paprika un poil complexe, mais pour l'instant ça reste mon film de Satoshi Kon préféré : c'est à la fois très beau et rempli de thèmes sous-jaçant : C'est à la fois un hommage au cinéma sans en être un, une suite spirituelle à Perfect Blue (une actrice qui mélange réalité et fiction) sans en être une et une histoire d'amour... sans être une.
C'est parfois à la limite du cliché (à la fois du cliché de "l'homme mystérieux" de "l'histoire qui se répète" ou de la phrase "l'important, c'es pas la destination c'est le voyage" ou du "caméraman relou") mais c'est toujours assez intelligent pour ne pas tomber dedans.
Promis, à noel je regarde Tokyo Godfather, ce qui me rend à la fois excité (ça va être trop bien) et triste (il n'y aura plus d'autres films de lui après.)