1750, l'Espagne et le Portugal se partagent les terres d'Amérique du Sud. À travers le regard d'un dirigeant de l'église catholique, nous suivons l'histoire de prêtes jésuites, interprétés par Robert De Niro, ancien mercenaire reconverti et Jeremy Irons, cherchant à protéger une mission de l'esclavage pratiquer par le Portugal.


Rolland Joffé signe ici un film de grand envergure, une Palme d'or au festival de Cannes de 1986, le film est de tout beauté, une photographie splendide signé Chris Menges, des décors et des costumes transpirant de réalité, le film n'est jamais trop beau, ni jamais laid, les personnages ne sont jamais embellis pour laisser une importance au décors, et sans oublier la bande son signé par Ennio Morricone.


Si le film fonctionne si bien, c'est par sa mise en scène cherchant la nature, les grands espaces, permettant de nous plonger dans cet atmosphère. Mais c'est ensuite, la véracité des faits, il ne cherche jamais à interpréter les faits, il les donne et utilise durant le film les personnages pour confier son point de vue au spectateur, Robert de Niro le repentit, cherchant à défendre l'honneur des natifs, Jeremy Irons qui tente de protéger cette culture, tout en essayant de leur apprendre la musique pour les protéger du jugements des occidentaux, un des plus grands enjeux du film : "Est-ce qu'un perroquet (animal) pourrait chanter aussi bien que ça ?"


Il est d'ailleurs obligatoire de saluer la performance de Robert De Niro, qui est un caméléon comme d'habitude, interprétant cet ancien mercenaire, rongé


par l'assassinat qu'il commet contre son frère.


Incarnant la rage, l'envie, la fougue, nous le voyons dans des scènes absolument splendide où il se traine, épuisé par la marche, obligé de trainer les affaires de la troupe de Jésuites, mes persévère pour expier ses actes et ses remords, mais craque. En face, Jeremy Irons incarne lui la sagesse, il vient chercher Robert De Niro dans son désespoir pendant le film et le guidera. Il le canalise le laissant agir, tout en lui faisant réfléchir sur ses actes. Un duo qui fonctionne à merveille, donnant déjà un aspect du film : franc et brutal, qu'il faut apprécier, se laisser porter, pour ensuite entendre la subtilité de son message.


Le film convint et parle justement, comme toute culture où l'occident a sévit, elle l'a altéré pour pouvoir imposer la sienne. C'est là que le film pose son doigt et montre comment notre égocentrisme influa sur la vie de ces gens, comment par pur désir de supériorité, nous avons décider de nous imposer par soucis de civilité, car comme le dit clairement le film, ils n'auraient pas besoin d'être protégé, si nous avions décider de les laisser vivre comme ils le souhaitaient.

nicolasgarrier
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 11 mars 2016

Critique lue 572 fois

2 j'aime

Nicolas Garrier

Écrit par

Critique lue 572 fois

2

D'autres avis sur Mission

Mission
socrate
7

Les sauvages ne sont pas toujours les autres

A l’heure où les Indiens Guaranis doivent encore lutter contre les grands propriétaires et l’Etat fédéral brésilien, le film de Roland Joffé n’est pas inutile pour rappeler certains épisodes de...

le 9 nov. 2013

53 j'aime

11

Mission
Grard-Rocher
8

Critique de Mission par Gérard Rocher La Fête de l'Art

C'est vers 1740 que se déroule cette histoire. A cette époque, les empires d'Espagne et du Portugal s'étendent jusqu'en Amérique du Sud. Dans cette région vivent les indiens Guaranis, peuple...

51 j'aime

7

Mission
-Marc-
9

Le partage du monde

Très beau film historique de Roland Joffé. Je ne sais pas s'il a réellement existé des personnages comme Mendoza et frère Gabriel, mais l'histoire de la fin dramatique des missions jésuites en pays...

le 23 mai 2013

41 j'aime

6

Du même critique

Five
nicolasgarrier
2

Zero

Si je n'ai pas mis 0, c'est parce que je ne peux pas et que je ne veux pas, ou en tout cas par respect pour, Pierre Niney, parce que même si il n'est pas extraordinaire dans le film, je l'aime...

le 4 août 2016