"Ce n'est pas mission difficile monsieur Hunt, mais mission impossible"

Alors que se passe-t-il ? Cet opus 2 est moins considéré que le premier ? il est plus faible, plus secondaire, moins couillu, moins bien écrit ? bah tout ça est ridicule, moi je l'aime autant que le premier film, je l'ai noté 7/10 de la même façon, seuls pour l'instant l'opus 3 et Rogue nation sont au-dessus, mais sinon faut arrêter de faire le difficile, j'ai vu des 2/10, faut pas exagérer non plus. C'est un film d'action réussi, sans doute plus banal que le premier, mais pas indigne, il détone un peu dans la franchise parce qu'il n'est pas dans l'esprit Mission impossible (bien qu'il y ait 2 partenaires d'équipe, dont Luther qui revient), Ethan Hunt se la joue un peu plus solo, et surtout, surtout ce qui fâche, c'est que ça empiète sacrément sur les plate-bandes de James Bond, c'est une mission bondesque.
Bon à part ça, il y a quand même John Woo derrière tout ça, on reconnait son style, constitué de ralentis (qui parfois servent bien l'action ou la desservent c'est selon), de fusillades frénétiques et d'une façon bien à lui de filmer des combats ; il y a quelques temps morts qui donnent une fausse impression de lenteur, des scènes d'action bien réglées (l'inévitable rodéo en voiture, où la Porsche de Cruise se fait cabosser), dont une poursuite en moto avec des figures de style au ralenti, ça plait ou ça plait pas, ça dépend... John Woo assure par sa virtuosité visuelle et a un peu plus de libertés que sur Broken Arrow, bien qu'il doive veiller à ménager sa star-producteur, en offrant pas mal de gros plans à Cruise qui se la pète un peu par endroits, notamment dans la scène d'ouverture où il est suspendu à la falaise, superbes images du Grand Canyon au passage.
On peut aussi reprocher à John Woo d'avoir fait le contraire de Brian De Palma, ce dernier ayant privilégié la psychologie des personnages dans l'opus 1, et ici, Woo raconte une histoire trop linéaire pour qu'on accroche vraiment, ne jurant que par l'action... mais ça ne me gêne pas, au contraire, on peut ainsi regarder ce film plus détendu, il est aussi spectaculaire que les autres, et je trouverai toujours injuste qu'il soit le vilain petit canard de la franchise, même si les autres opus sont meilleurs, d'autant plus que j'adore y retrouver Anthony Hopkins en patron de l'IMF, alors qu'il n'est même pas crédité au générique, c'est à n'y rien comprendre ; il a 2 scènes d'accord, mais c'est un moment toujours jouissif de le voir avec une telle aisance.
Je retiens aussi Thandie Newton qui est très mignonne, et Richard Roxburgh qui incarne Stamp, un homme de main bien plus intéressant que le méchant principal joué par Dougray Scott, assez transparent, de même que Hans Zimmer s'est bien réapproprié le thème de Lalo Schifrin, sa BO est tonique et un peu plus rock. Voici donc un film très plaisant à voir et qui remplit son contrat de blockbuster, même s'il manque d'ambition, mais ce n'est pas absolument ce qu'on lui demande.