Sobrement intitulé M:I 2, ce second épisode de la série n'est pas réputé pour sa qualité, selon les adeptes. Mais ce serait trop vite enterrer un film d'action sur-boosté, qui joue sur ses différences avec l'opus original.
Autant dire qu'il y a plus qu'un fossé entre un réalisateur aussi sobre que De Palma et John Woo, réalisateur stylisé qui aime jouer du flingue dès que ça le démange un peu. Sans oublier que Tom Cruise est l'un des principaux initiateurs de la saga, il semble évident ici que l'acteur a voulu s'amuser, dans une sorte de délire égocentrique, peut-être une volonté profonde d'être le nouveau Chow Yun-fat. Si il semble étonnant que De Palma n'ait pas repris le flambeau, c'est finalement pour enrichir la série du point de vue stylistique, à l'image des James Bond qui ne sont que rarement mis en scène par le même réalisateur. M:I 2 garde le procédé du McGuffin (ici un virus mortel qu'il ne faut pas laisser aller aux mains de l'ennemi) et s'en contente pour fournir autour de cet élément un cocktail d'actions irréalistes, toujours plus délirantes dans le seul but d'offrir au spectateur le divertissement qu'il est venu chercher.
Sans pour autant oublier les codes initiés précédemment, John Woo s'approprie un matériau pour mieux l'arranger à sa sauce. Si le mélange sonne kitsch et convenu, il faudra convenir de la volonté du réalisateur d'aller toujours plus loin dans le symbolisme, qu'il s'agisse du romantisme ou du manichéisme que le récit se trimballe. Mission : Impossible 2 représente la liberté qu'une saga peut s'offrir, loin de la volonté de satisfaire le public avec ce qu'il en attend. Il sera même au final mieux intégré que l'épisode qui suivra, par J.J Abrams, où le code des séries télévisées s'insinue dans un film qui justement, voulait s'en écarter.
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