Jamais il n'a été aussi proche de l'échec. Rattrapé par l'âge, rongé par le doute, acculé par ses ennemis, Ethan Hunt tel le géant Atlas porte le poids du monde sur ses épaules. Tom Cruise est magnifié par la mise en scène brut de Christopher McQuarrie, immortalisé en héros mythologique.
Ce sixième opus d'une saga qui n'en finit plus de nous régaler ne réinvente rien. Il n'y a pas la pression psychologique du premier, le flamboiement du second, l'inventivité du quatrième ou les faux-semblants du cinquième. Mission: Impossible - Fallout c'est un film d'espionnage crépusculaire, au scénario classique avec ses traîtrises et son grand méchant mégalomane. Mais c'est aussi un morceau de bravoure à l'heure des grosses productions numériques ou tout est fait à l'ancienne, avec un Tom Cruise qui nous régale de ses acrobaties hallucinantes et de son capacité à avancer malgré les coups.
Trop long, trop simple à décortiquer, cet opus préfère se concentrer sur ses protagonistes pour offrir au spectateur une histoire à la fois touchante et amère. Hommage à Paris, hommage aux hommes et aux femmes de l'ombre, ode au courage et au sacrifice, ode au cinéma d'action. Tom Cruise a pris la place des Burt Lancaster et autres Steve McQueen, assume ses qualités et ses défauts. Organique, tremblotante, la mise en scène s'est muée en une divinité vintage qui nous nous fais parfois rire et souvent frémir.
Une mission loin d'être parfaite mais une mission accomplie. Et après 22 années d'existence ce n'est pas rien. Cette critique s'autodétruira dans 5 secondes...