Vous savez quoi ? Comment avec autant de films qui possèdent exactement la même thématique que 50 Nuances de Grey, cette saga a eu le succès qu'elle a eu ? Je ne comprends pas. Parce qu'en faite, il ne faut pas chercher pour trouver un bien meilleur film sur la même thématique. C'est vrai que ce film n'a pas cette thématique et est l'adaptation ciné de la vie de Tonya Harding, une patineuse atypique qui a eu une véritable descente aux enfers avec l'affaire Nancy Kerrigan. Une histoire vraiment médiatisée à une époque que je connaissais la vie de la patineuse presque sur le bout des doigts tant elle a été exposée (en plus d'être la première américaine à avoir réussi le triple axel en compétition). Lorsqu'un film a été annoncé par le réalisateur du récent The Finest Hours et de Fright Night avec Margot Robbie jouant le rôle de la patineuse et à la production. J'étais intéressé mais je sentais le syndrome film à Oscar (même si le film aurait été bien plus). Finalement, c'était une bien bonne surprise tant le film se révèle vraiment atypique et unique en son genre.



Biopic complètement barré



Je m'attendais à un film à la construction classique, et bien pas du tout. Le film est vraiment atypique dans tout ce qu'il entreprends. La réalisation est vraiment unique en son genre entre des séquences classiques, des images de bonnes intensités dans les compétitions de patinages et des scènes de comédies borderline vraiment inspirée. La réalisation ose tout entre plan séquence, plans d'ensemble, insertion d'images d'archives pour les moments clefs, cassage de 4e mur et une musique vraiment en adéquation avec le coté histoire racontée par les personnages. Cela va vraiment avec une histoire dont on ne sait que la version dont les protagonistes nous ont pu réellement livrer. Chacun donne son point de vue et l'histoire se sert de ça. Cela dit, le réalisateur n'a pas les mêmes idées qu'un Edgar Wright ou un Shane black, mais nous livre avec ce film une oeuvre qui se rapproche de cet esprit et du loup de Wall Street, à la fois classique, grandiose mais aussi barré sans que ce ne soit indigeste. On a un film vraiment maîtrisé et très intéressant, réussissant là où le biopic de Barry Seal était plus timide et les autres biopics suivants étaient plus conventionnels. C'est comme si on avait un film qui veut vraiment se démarquer du reste. Et c'est un détail ce que je vais dire mais je trouve la réalisation des films de sports en générale bien plus immersives ses derniers temps. Cela a débuté avec le film sur le spin-off de Rocky Creed et les autres films parlant de sport ont suivi le chemin de rendre leurs films bien plus énrgique qu'auparavant. Mais par dessus tout, ce sont les personnages qui crèvent l'écran.



Harley Quinn le film ?



Bizarrement, si le film sur Harley Quinn se concrétise, et bien il réussira son pari s'il se rapproche du film. Margot Robbie qui joue le rôle principal crève vraiment l'écran. Le personnage dans le délire s'éloigne pas mal de la vraie Tonya mais conserve le coté anticonformiste de la patineuse. C'est une femme qui n'a reçu que des coup durs et jamais l'attention qu'elle méritait. Entre une mère intransigeante et dure, un père absent pour le reste de sa vie et un mari qui la battait, les juges n'acceptaient pas le faite qu'elle soit en marge et comme elle dit elle même :



J'ai été aimée une minute pour être détestée le reste de ma vie



Cependant, il est assez difficile de savoir si elle dit la vérité ou non. Le film joue beaucoup sur l'ambiguïté de ses propos mais que la seule vérité est qu'elle a toujours pris des coups toute sa vie.


Sa mère LaVona Fay Golden (Allison Janney) est vraiment un personnage qu'on aimé détestée. Déjà son physique de quadragénaire fumeuse à la coupe au bol la rend antipathique, mais elle a aussi des manières détestables et ne semble n'aimer personne. Pour elle, si sa fille veut patiner, elle doit être la meilleur quitte à ce qu'elle lui pousse trop pour son propre bien. Cela dit, elle garde parfois un certain attachement pour sa fille mais son tempérament fait qu'elle semble vouloir que sa fille la déteste et la méprise.


Jeff Gillooly (Sebastian Stan) est le petit ami de Tonya. Dans le film, le personnage ne semble pas très développé et n'a que comme rôle du mari qui bat sa femme. Bref, c'est une version 2.0 de Christian Grey. Il a l'aire insipide en face de Tonya mais cela reste un personnage très schizophrène et Sebastian le joue très bien. Il est inséparable de son ami et garde du corps Shawn (Paul Walter Hauser) qui n'est franchement pas une lumière et qui va tout faire pour précipiter leur chute. Le donne une version de l'histoire de l'agression de Nancy Kerrigan mais (et c'est ça qui est génial) assume le faite que la version soit romancée. Cela donne une certaine distance entre le film et les faits avérés : Le film assume le fait que l'histoire n'est pas vraiment réelle mais est une version tirée de témoignages des protagonistes.


Les autres personnages sont assez secondaires, mais on peut retenir l'entraîneuse de Tonya , Diane Rawlinson (Julianne Nicholson , qu'on a vu dans Black Mass) qui sert de substitue de mère. Dody Teachman (Bojana Novakovic du film Jusqu'en Enfer et 7 Vies), la 2e entraîneuse qui est presque une figure de sœur pour Tonya et Martin Maddox (Bobby Cannavale) qui ne sert que de témoin.


Cela dit, le gros défauts des personnages esr que le film n'est que limité qu' à Tonya et son entourage. Par exemple, étant donné que l'histoire se passe selon les points de vues de ses personnages, on a pas trop le ressenti du public pour Tonya, et le peu d’interactions sont plutôt positifs (il y a bien le mec qui l'apostrophe payé par LaVona mais bon). Autre problème, on ne connaît pas le point de vue des autres patineuses. Nancy Kerrigan (Caitlin Carver) est totalement oubliable. Il y a bien une scène où on signifie que les rivales étaient amies à une période de leurs vies mais cela n'est jamais creusé (et encore, c'est à se demander si c'est vrai). De même, on nomme pas une seule fois Kristi Yamaguchi (qui a eu la médaille d'or dans les 2 Championnats durant lesquels se sont déroulés les événements). Et c'est dommage car cela aurait été un vrai plus.



Rise and Fall déjanté



Ce film est dans la pure tradition du rise and fall et est un film qui raconte de manière décalée la vie de Tonya Harding avec le début, son entrainement, sa rencontre avec Jeff (le moustachu !), sa vie de famille chaotique et vraiment violente, son combat afin de prouver qu'elle est une championne, sa réussite avec son exploit, le scandale qui ne devait être qu'une farce, sa disgrâce et sa reconversion (oui, elle est devenue boxeuse actuellement). Le film qui s'articule sur la forme de récit racontée par les protagonistes arrive à garder son intérêt malgré quelques écarts vraiment fun. La limite entre ce qui vrai et ce qui ne l'est pas est très fine et parfois repérable (on a bien une séquence Eye of The Tiger !). A bien des égards, le film est unique et bien raconté, même s'il ne développe pas plus que ça le sort de certains personnages, mais reste captivant jusqu'au bout.



Excellente surprise



Je m'attendais à voir un bon film, mais je n'étais pas prêt pour un film de ce genre. Le film est atypique, unique et mérite d'être vu. C'est un film à l'image de l'histoire incroyable qu'on a eu il y a plus de 20 ans. Si le film a été récompensé en grande parti sur la performance d'Allison Janey (qui est vraiment géniale en mère détestable), il mérite aussi d'être vu pour le reste. Probablement le biopic le plus assumé et barré depuis le Loup de Wall Street. Et ça c'est classe

Créée

le 14 mars 2018

Critique lue 354 fois

4 j'aime

Neo Cosmic

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