Mommy ou l'apothéose de la Dolan-Mania

J’ai trouvé ce film absolument fantastique. C’est le troisième film de Xavier Dolan que je vois et il me prouve, par sa technique, ses plans, ses cadrages mais aussi par sa précision dans la description des sentiments explorés par chacun des personnages de ses films, que cet homme relève du génie. Le film Mommy est un film bourré d’amour, passionnel, dur et tendre à la fois, amical, maternel … C’est un film précis et très bien fait, un film qui a des valeurs à défendre, un Dolan ! Anne Dorval est formidable comme à son habitude, dans ce rôle de mère excentrique et au bout du rouleau qui lui va si bien et que nous avions découvert dans J’ai tué ma mère de Xavier Dolan en 2009, et Suzanne Clément, avec ce rôle à l’exact opposé de celui qu’elle avait dans Laurence Anyways de Dolan en 2011, nous montre qu’elle sait jouer aussi bien la femme déjantée que l’auxiliaire de vie d’une famille. Antoine-Olivier Pilon est tout simplement épatant. 16 ans pendant le tournage, et le sacré charisme, la sacrée aisance qui nous montre qu’un acteur prometteur sommeille en lui, et, je dirais même plus, a été réveillé par Mommy. Le trio fonctionne parfaitement et semble avoir passé une vie entière ensemble. Le cadrage en carré 1:1 est déconcertant au début, mais permet de resserrer l'action, en éliminant toute distraction qu'il peut avoir dans un format dit "normal" tout comme l’accent québécois extrêmement marqué d’Anne Dorval et d’Antoine-Olivier Pilon, mais le film est tellement juste et vrai qu’on a juste l’impression que ce sont des vraies personnes possédant des vrais accents et que nous les observons.


Le + :
- bande originale : que serait un film de Dolan sans une bande-son
extraordinaire ? de Céline Dion à Lana Del Rey en passant par Oasis,
tout aussi éclectique qu’étonnant mais un pari réussi
- les scènes montrant le trouble de Steve (Vivo Per Lei, Blue, la scène
du caddie …)
- l’ellipse imaginaire de Die, qui nous met sérieusement le doute


Le - :
- le film est très long, ce qui pourrait en déstabiliser certains (134
minutes)
- utilisation presque abusive de la musique : en effet, presque chaque
scène est accompagnée d'une chanson, ce qui peut sembler irritant. En
ayant regardé de nombreuses interviews de Xavier Dolan, notamment sur
ses choix musicaux, j'ai compris que la bande son devait s'ancrer
DANS le film et non SUR le film, car la musique de Dolan est choisie,
et est à part entière un choix de cinéma.



Les sceptiques seront confondus.


Créée

le 3 janv. 2016

Critique lue 314 fois

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Coline Fournier

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