Joe et Charlize Theron. Et puis le reste.

49 piges après, Ron Underwood s'attaque à une relecture du film de Schoedsack. Dans le rôle de Jill, la superbe Charlize Theron qui ne laisse pas indifférent à chaque apparition à l'écran. Le rôle de O'Hara est attribué à l’excellent Bill Paxton, mais celui-ci passe de directeur de cabaret grand spectacle caractériel à sauveur d'espèces menacées par le braconnage. Un duo de vrais méchants est rajouté, très stéréotypé avec son leader à l'accent allemand et une gueule à l'emploi. Et bien sur Joe, la mascotte de ce remake, dont le spécialiste des SFX Rick Baker himself s'est occupé. Et ça se voit. Joe est plus vrai que nature, vivant, un vrai gorille surdimensionné. Près d'un demi-siècle après, les effets spéciaux permettent de faire passer l'illusion d'avoir à faire un King Kong sympa des temps modernes.

Mais ce qui va différencier cette version de l'original, c’est le public visé. Le métrage de 1949 était un film fantastique qui jouait sur le coté monstre de foire de la bête et qui s’adressait à un public adulte. Ici, c’est limite si on a pas un message défilant sur la partie supérieure de l’écran nous clamant de venir en famille avec les mioches. Car tout est convenu. Les scènes d'actions montrent un Joe héroïque mais qui ne blesse personne, et se contente d'épater la galerie. Si la séquence poursuite du départ est impressionnante, elle restera la phase la plus nerveuse du film, le coté découverte du singe géant y étant pour beaucoup. Pour le reste, on navigue entre un Joe aux mimiques faciales nombreuses pour montrer qu'il est intelligent et sensible et quelques coups de colères de l'animal sous les provocations des bad guys. Au milieu de ça, les acteurs font remplissage et le duo principal se voit affliger d'une amourette prévisible.

La fidélité au matériel d'origine est moyennement présente. On retrouve quelques séquences cultes, comme le sauvetage finale et la destruction de la cage aux fauves, et des références (la lampe torche dont on se serait bien passé), mais ça reste un film totalement différent. Pas une mauvaise idée, mais les deux heures du métrage se font quand même bien sentir. Beaucoup de temps morts et de discussions qui servent à que dalle. Résultat, le rythme est assez mou et seul la présence du gorille (et de Charlize Theron <3) permettent de tenir jusqu'au bout.

Ce remake aura eu le mérite de donner un coup de neuf à la star qui donne son nom au film, et de proposer un duo d'acteur intéressant. Pour le reste, c’est déjà le syndrome du remake pas du tout supérieur à l'original avant qu'on en soit totalement envahi. Dommage, il y avait du potentiel, le réalisateur ayant au moins eu le mérite de proposer une autre vision. Mais c’est pas vraiment ça.