Choisir un film, c’est parfois comme la vie. Quand on n’attend rien de spécial, quand on arrête d’espérer, c’est là que peuvent se produire de belles surprises. C’est un peu ce qui s’est passé avec « My old ass ».
Pas beaucoup de temps, un après midi brulant et après la lecture d’une vingtaine de synopsis je me suis lancé dans son visionnage, séduit par la durée du film (1h30) et la légèreté supposée du scénario.
Je me suis fait surprendre en bien. C’est vrai que c’est léger mais la leçon est belle. Et encore un film qui fait mouche avec une idée simple. Qu’est ce qui ressortirait d’une rencontre entre une personne tout juste sortie de l’adolescence et elle même 20 ans plus tard ? Quelles questions poserait l’adolescent, quels conseils donnerait l’adulte ?
Ce face à face dans le film donne lieu à quelques échanges qui font franchement sourire et à d’autres qui font réfléchir. Un joli hommage au carpe diem, à l’importance de l’instant présent, la valeur du voyage à opposer à la destination. Autant de rappels que la vie se vie aujourd’hui et pas demain, qu’il faut chérir les gens qu’on aime, famille ou amis tant qu’il sont encore là, profiter des instants même les plus simples. On ne le sait pas sur le moment, mais ce sont souvent les plus précieux. Des pop corns partagés avec son frère, une balade en bateau, un déjeuner avec ses proches, une étreinte avec un être cher. Des instants en apparence futiles mais profondément ancrés dans le présent, loin du « qu’est ce qu’on fera après » et du "ça sera mieux plus tard ». De véritables pilules contre l’anxiété, mal qui nous ronge jusqu’à ne plus réussir à voir la beauté alors qu’elle brille devant nos yeux aveuglés par un futur incertain. Alors oui c’est simple, on peut lire ça partout mais qui n’a pas besoin d’un petit rappel de temps à autre ? Mais comment faire pour vivre le moment présent ? L’héroïne propose une « philosophie de vie » qui finit par convaincre son alter ego adulte dans une fin de film émouvante à en arracher les larmes « Young and dumb ». Jacques Brel l’avait dit aussi : « Etre vieux sans être adulte ». Essayer, faire des erreurs, souffrir, recommencer, profiter, vivre !
Outre toutes ces pistes que « My old ass » nous pousse à explorer, il nous fait nous projeter.
Et si j’étais à la place de l’héroïne. Si je pouvais rencontrer mon alter ego « adulescent », qu’est ce que je lui dirais, qu’est ce qu’il penserait de moi ? Je lui conseillerais certainement d’accepter plus rapidement le destin funeste de ses cheveux, l’invitant à se raser la tête dès les premiers signes de la calvitie. Je lui intimerais l’ordre de ne pas attendre avant de faire du sport. Je lui dirais aussi que c’est ok d’échouer, il aura plus de victoires que d’échecs. Je lui dirais tellement de choses mais je ne peux pas les écrire ici. Et il me posera tant de question auxquelles, j’ai honte, je n’aurais malheureusement pas de réponse. Mais pour finir, je lui conseillerais certainement de voir My old ass en 2025, en lui disant que c’est un film qui lui fera du bien.