Trop de références tue la référence, et ce film en est bourré. C'est d'ailleurs un petit peu le même problème qu'avec Star Wars VII, il reprend plus de choses qu'il n'en créé. On dirait que dans toute l'équipe qui a dirigé ce projet, personne ne s'est foulé et s'est tout simplement contenté de reprendre ce qui marchait dans les précédents westerns-spaghettis.


Alors je veux bien qu'on fasse des clins d’œil à la Trilogie du Dollar et Il Était une fois dans l'Ouest mais là franchement ! À la première séquence on pense forcément à l'ouverture dans la gare où trois bandits attendent Charles Bronson, le délire de se tirer dans le chapeau ça vient d'Et pour quelques dollars de plus, il y a un plan à la grue dans une gare pour montrer un panorama de la ville comme dans – je vous le donne en mille – Il Était une fois dans l'Ouest, le fait que le personnage de Terrence Hill prétend s'appeler Personne renvoie à l'homme sans nom joué par l'immense Clint Eastwood et au fait que tout du long du film de 1968 Fonda cherche à savoir qui est Bronson et il y a encore plein d'autres éléments de ce genre que j'oublie (surtout qu'il doit y avoir des références à d'autres films de ce genre que je n'ai pas vus)... Même au niveau de la musique, Morricone reprend les mêmes thèmes, les modifie un peu et hop-là j'ai pondu ma bande originale !


Évidemment, reprendre les codes des films qui ont fait les grandes heures d'un genre sur le déclin c'est faire correspondre le fond et la forme et c'est une bonne idée sur le papier. Le film traite d'une légende souhaitant prendre sa retraite mais dont un admirateur l'en empêche pour le faire véritablement entrer dans l'histoire. Mais ce n'est pas Mon nom est Personne qui a pu faire la légende du western-spaghetti, certainement pas ! De plus, l'humour y est je trouve plutôt lourdingue et les accélérés dégueulasses.


Fondamentalement je ne trouve pas que ce soit un très mauvais film, cependant il fait trop de références à mon goût et n'a aucune identité propre, si ce n'est « parodier » de manière bien grasse son genre. D'ailleurs, à titre de comparaison, d'un point de vue référentiel Retour vers le futur III était bien mieux géré.

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le 23 déc. 2016

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MonsieurBain

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