Mon oni à moi est un film japonais réalisé par Tomotaka Shibayama et Francesca Calo, sorti en 2024 sur Netflix. Produit par les studios Colorido et Twin Engine, il s’inscrit dans la continuité des œuvres japonaises explorant la rencontre entre l’humain et le surnaturel. Le jeune Hiiragi Yatsuse croise la route d’une oni, créature emblématique du folklore nippon. Cette rencontre devient le point de départ d’un récit initiatique où le réel et la légende s’entrelacent, dans une atmosphère douce et mélancolique.
L’animation, d’une belle fluidité, met en valeur le savoir-faire des studios. Les décors sont d’une grande chaleur, baignés de teintes pastels et d’une lumière réconfortante. Le style graphique, typique mais élégant, reflète un soin constant dans la composition des plans et la souplesse des mouvements. Les personnages, expressifs et attachants, contribuent à instaurer une ambiance bienveillante et familière. Le film séduit par son esthétique rassurante et son univers visuel maîtrisé, capable d’apporter une forme de quiétude au spectateur.
Malgré cette réussite graphique, le reste de la production s’effondre. Le scénario peine à susciter l’intérêt, trop lent et convenu pour captiver durablement. L’histoire, pourtant pourvue de véritable enjeu solide, se déroule sans intensité dramatique ni émotion sincère. Le récit manque d’originalité, d’énergie et d’intention narrative claire. Le rythme languissant finit par peser, et la progression dramatique semble inexistante jusqu’à un final trop tardif pour redresser l’ensemble. Ce manque d’audace et de profondeur rend l’expérience fade, presque mécanique.
Visuellement abouti mais narrativement creux, Mon oni à moi illustre un déséquilibre fréquent dans certaines productions contemporaines : la forme éclipse le fond. Le film laisse une impression d’inachevé. Son charme visuel ne suffit pas à masquer l’absence d’émotion et d’enjeu.