Outre son contexte, très original et bien trouvé, le film est intéressant par ce qu’il montre de ses personnages, et la vision de l’homme qu’il véhicule. On permet aux gens de faire ce qu’ils veulent, et ce qu’ils font, globalement, c’est le mal ; ou du moins, ils s’adonnent au vice d’une manière qu’ils renieraient dans la vie réelle (je pense notamment au monde romain, qui semble être basé plus sur la débauche que sur la violence). C’est donc une vision assez néfaste de l’homme qui est véhiculée ici. L’autre point intéressant concerne le rapport entre ce monde et la réalité : on est proche des questionnements que pourraient poser les jeux vidéo. On voit que les touristes sont persuadés de vivre quelque chose de réel, alors qu’en réalité, le fait qu’ils soient intouchables retire justement à leur expérience tout son aspect réaliste ; c’est justement quand, suite à un dysfonctionnement, les machines pourront atteindre à leur intégrité physique, que l’expérience devient réelle : et la réalité, c’est d’être vulnérable, et responsable.
Il y aussi cette projection futuriste du monde du divertissement qui est intéressante : le contraste entre l’exaltation spectaculaire du parc, et la morne froideur des bureaux et personnels encadrant l’expérience montre que le divertissement est avant tout une industrie, et qu’à terme, tout sera fait pour jouer sur les vices les plus inavouables de consommateurs qui, s’ils croient pouvoir s’amuser en toute impunité, ne doivent pas oublier qu’ils sont observés.